Règlement modifiant le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (catégorie de l’immigration au Canada atlantique) : DORS/2021-242

La Gazette du Canada, Partie II, volume 155, numéro 26

Enregistrement
DORS/2021-242 Le 13 décembre 2021

LOI SUR L’IMMIGRATION ET LA PROTECTION DES RÉFUGIÉS

C.P. 2021-1000 Le 9 décembre 2021

Sur recommandation du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration et en vertu du paragraphe 5(1) et des articles 14 référence a et 92 référence b de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés référence c, Son Excellence la Gouverneure générale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (catégorie de l’immigration au Canada atlantique), ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (catégorie de l’immigration au Canada atlantique)

Modifications

1 L’article 25.1 du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés référence 1 est modifié par adjonction, après le paragraphe (4), de ce qui suit :

Candidats économiques du Canada atlantique

(5) La date déterminante de l’âge d’un enfant, pour établir s’il est l’enfant à charge d’une personne qui appartient à la catégorie de l’immigration au Canada atlantique et qui présente une demande au titre de la section 6 de la partie 5, est celle où la demande d’approbation a été faite auprès de la province.

2 L’alinéa 70(2)b) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

3 L’article 72.8 du même règlement est remplacé par ce qui suit :

Exigences — membre de la famille

72.8 Sous réserve des paragraphes 25.1(3) à (5), pour l’application de la présente partie, a la qualité de membre de la famille du demandeur la personne qui est un membre de la famille de ce dernier au moment où est faite la demande visée à la section 6 de la partie 5 et au moment où il est statué sur celle-ci.

4 Le paragraphe 73(1) du même règlement est modifié par adjonction, selon l’ordre alphabétique, de ce qui suit :

province de l’Atlantique La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard ou Terre-Neuve-et-Labrador. (Atlantic province)

5 (1) Le passage du paragraphe 74(1) du même règlement précédant l’alinéa a) est remplacé par ce qui suit :

Critères

74 (1) Pour l’application des alinéas 75(2)d), 79(3)a), 87.1(2)d) et e), 87.2(3)a) et 87.3(2)f), le ministre établit, par catégorie réglementaire ou par profession, les niveaux de compétence linguistique minimaux en se fondant sur les éléments ci-après et en informe le public :

(2) L’alinéa 74(1)c) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

(3) Le paragraphe 74(7) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

Preuve concluante

(7) Les résultats de l’évaluation de la compétence linguistique faite par une institution ou une organisation désignée au moyen d’un test d’évaluation linguistique approuvé constituent une preuve concluante de la compétence linguistique du demandeur au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédéral), de la catégorie de l’expérience canadienne, de la catégorie des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) ou de la catégorie de l’immigration au Canada atlantique, selon le cas.

6 L’alinéa 87.1(2)a) de la version anglaise du même règlement est modifié par suppression du mot « and » à la fin de cet alinéa.

7 Le passage du paragraphe 87.2(1) du même règlement précédant l’alinéa a) est remplacé par ce qui suit :

Définition de métier spécialisé

87.2 (1) Pour l’application du présent article, métier spécialisé s’entend de l’un ou l’autre des métiers des catégories ci-après qui figurent au niveau de compétence B de la matrice de la Classification nationale des professions, exception faite des métiers qui sont des professions d’accès limité :

8 Le même règlement est modifié par adjonction, après l’article 87.2, de ce qui suit :

Catégorie de l’immigration au Canada atlantique

Catégorie

87.3 (1) Pour l’application du paragraphe 12(2) de la Loi, la catégorie de l’immigration au Canada atlantique est une catégorie réglementaire de personnes qui peuvent devenir résidents permanents du fait de leur capacité à réussir leur établissement économique au Canada.

Qualité

(2) Fait partie de la catégorie de l’immigration au Canada atlantique l’étranger qui satisfait aux exigences suivantes :

Expérience de travail

(3) Satisfait aux exigences d’expérience de travail l’étranger qui, à la fois :

Restriction — expérience de travail

(4) Pour l’application de l’alinéa (3)a) :

Diplômé récent

(5) Satisfait aux exigences de diplômé récent l’étranger qui, à la fois :

Offre d’emploi

(6) Les exigences applicables à l’offre d’emploi sont les suivantes :

Genres et niveaux de compétence

(7) Pour l’application de l’alinéa (6)d) :

Exemption pour les travailleurs du secteur des soins de santé

(8) L’étranger qui satisfait aux exigences d’expérience de travail prévues à l’alinéa (3)a) sur la base d’expérience accumulée dans le cadre d’une profession appartenant au groupe de base 3012 ou 3233 de la Classification nationale des professions et qui a reçu une offre d’emploi pour exercer une profession appartenant au groupe de base 3413 ou 4412 n’est pas tenu de satisfaire à l’exigence prévue à l’alinéa (6)d).

Exigences en matière d’études

(9) Satisfait aux exigences en matière d’études l’étranger qui :

Disposition transitoire

9 L’étranger qui est visé par un certificat d’approbation visé à l’alinéa 87.3(2)a) du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés ne fait pas partie des catégories suivantes :

Entrée en vigueur

10 Le présent règlement entre en vigueur le 1er janvier 2022 ou, si elle est postérieure, à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Résumé

Enjeux : Les quatre provinces de l’Atlantique du Canada ont connu un certain nombre de défis uniques au cours des dernières décennies, notamment des augmentations naturelles plus faibles de la population, des niveaux d’immigration plus faibles et une migration interprovinciale plus forte. Même si ces défis étaient présents dans d’autres administrations, ils étaient aigus au Canada atlantique. Malgré la réussite du Programme des candidats des provinces, créé en 1998 pour répondre aux besoins économiques et démographiques particuliers des provinces, la rétention des nouveaux arrivants dans la région de l’Atlantique était toujours un problème.

Par conséquent, une stratégie de développement économique a été lancée en 2016 pour le Canada atlantique — la Stratégie de croissance pour l’Atlantique — dont l’immigration est un pilier clé. Le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique (le projet pilote) a été lancé en 2017 en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés afin de mettre à l’essai de nouvelles approches pour attirer et retenir les nouveaux arrivants dans la région et d’encourager les employeurs qui n’avaient pas encore eu recours à l’immigration à l’envisager parmi leurs stratégies de ressources humaines.

Description : Compte tenu du succès du projet pilote, et à la suite de la lettre de mandat de 2019 et de la lettre de mandat supplémentaire de 2021 du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration (le Ministère) met en place un Programme d’immigration au Canada atlantique (le programme) permanent.

Les modifications au Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (le Règlement) appuieront la création d’un programme permanent en établissant une nouvelle catégorie de l’immigration au Canada atlantique en vertu de l’article du Règlement sur les catégories « immigration économique ». Cette section décrit les programmes d’immigration économique permanente du Ministère et définit les critères d’admissibilité de chaque programme. Tout en conservant les éléments clés du projet pilote, certaines exigences d’admissibilité de cette nouvelle catégorie (par exemple la langue, les études et l’expérience de travail) ont été renforcées, en fonction des leçons tirées du projet pilote, d’autres programmes économiques et de l’évaluation officielle du projet pilote par le Ministère. Les ajustements ciblés aux exigences aideront le programme à attirer les meilleurs candidats, à préparer les nouveaux arrivants à réussir sur le plan économique une fois au Canada et à soutenir de bons résultats économiques et de rétention à long terme.

Justification : Le projet pilote a réussi à répondre aux besoins du marché du travail régional et à accroître la rétention des nouveaux arrivants dans la région de l’Atlantique. Par exemple, la majorité des nouveaux arrivants qui sont arrivés dans le cadre du projet pilote vivent toujours au Canada atlantique après leur première année, et les premières données indiquent que le taux de rétention du projet pilote est plus élevé que celui d’autres programmes économiques de la région. De plus, de nombreux employeurs désignés dans le cadre du projet pilote avaient recours à l’immigration pour la première fois, ce qui indique que le projet pilote a permis de mieux faire connaître les avantages de l’immigration et a donné aux employeurs l’occasion de considérer l’immigration comme un outil pour remédier à leurs pénuries chroniques de main-d’œuvre. L’évaluation du projet pilote a révélé que 58 % des employeurs interrogés ont déclaré que c’était la première fois qu’ils utilisaient un programme d’immigration pour embaucher un travailleur étranger. Comme la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés accorde au ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration le pouvoir de donner des instructions pour créer des programmes d’immigration économique qui sont limités à une durée de cinq ans, des modifications doivent être apportées au Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés pour rendre le programme permanent afin de continuer à répondre aux besoins du marché du travail régional et d’accroître la rétention des nouveaux arrivants dans la région de l’Atlantique.

Le coût total des changements réglementaires est estimé à 23,7 millions de dollars en valeur actualisée (VA) sur dix ans, et reflète les coûts de transition et de traitement continu pour le gouvernement, ainsi que les coûts pour les employeurs pour suivre la formation d’intégration et la formation sur les compétences interculturelles obligatoires et d’établir des liens entre les candidats et leurs familles, d’une part, et les fournisseurs de services d’établissement. Les avantages totaux sont estimés à 1,3 million de dollars en VA et représentent des économies de temps de traitement pour les provinces de l’Atlantique. Les changements réglementaires comportent également de nombreux avantages qualitatifs, notamment une plus grande rétention dans les provinces de l’Atlantique et chez les employeurs dans ces régions, ainsi que des avantages pour les nouveaux arrivants en raison du soutien accru offert par l’entremise des plans d’établissement obligatoires. Les changements réglementaires comportent des avantages pour le Canada en général en amenant des immigrants possédant de précieuses compétences dans des régions traditionnellement mal desservies par l’immigration. Le programme aidera aussi à renforcer la réputation du Canada en tant que chef de file en matière d’immigration et en maintenant une société accueillante et inclusive qui valorise la diversité culturelle.

Enjeux

L’immigration est un facteur déterminant dans l’atteinte des objectifs de croissance démographique et économique du Canada. En attirant des immigrants ayant des compétences et une expertise particulières de partout dans le monde, nous contribuerons à améliorer le rendement économique du Canada en tant que nation et à contrebalancer des réalités comme la diminution de la population active, le vieillissement de la population et les faibles taux de fécondité. D’ici le début des années 2030, on s’attend à ce que la croissance de la population du Canada repose exclusivement sur l’immigration.

L’immigration représente actuellement la majeure partie de la croissance de la population active au Canada, mais ses avantages sont répartis de façon inégale d’un bout à l’autre du pays. En 2018, environ quatre nouveaux résidents permanents sur cinq au Canada se sont établis dans les dix plus grandes villes, dont une seule — Halifax — se trouve dans le Canada atlantique. La concentration des nouveaux arrivants dans les plus grandes villes du Canada nuit à la croissance économique et démographique potentielle des régions moins peuplées du pays, y compris le Canada atlantique. À mesure que la population du Canada atlantique vieillit et que les baby-boomers prennent leur retraite, la population active de la région continue de diminuer. Entre 2012 et 2018, la population active de la région de l’Atlantique a diminué de 31 000 personnes (ou 2,4 %), tandis que le reste du Canada a connu des augmentations constantes. En plus des défis démographiques, le Canada atlantique a également connu des niveaux élevés d’émigration, ce qui a entraîné de faibles taux de croissance de la population, et les employeurs ont de la difficulté à pourvoir les postes, même si de nombreuses économies locales sont prêtes à croître.

Contexte

Au cours des deux dernières décennies, le Ministère a collaboré avec les provinces et les territoires pour appuyer leur utilisation du système d’immigration afin d’aider à répondre aux besoins démographiques et du marché du travail régional et d’accroître l’attrait de différentes régions au Canada pour les nouveaux arrivants, et pour diversifier leur répartition pour qu’un plus grand nombre de Canadiens puissent profiter de l’immigration. Par exemple, le Programme des candidats des provinces (PCP) a été créé en 1998 pour donner aux provinces et aux territoires un outil leur permettant d’attirer et de retenir des immigrants sur leur territoire afin de combler les lacunes régionales et locales en matière d’emploi. Par conséquent, le PCP a été conçu pour évaluer l’admissibilité économique d’un demandeur, ainsi que son « intention de résider » dans l’administration dont il est candidat. Le PCP a réussi à faire passer les tendances d’établissement des nouveaux arrivants de seulement 11 % des immigrants économiques s’établissant à l’extérieur de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et du Québec en 1998 à 31 % en 2019.

Malgré le succès du PCP, les tendances en matière d’établissement continuent de favoriser les plus grandes villes du Canada, et les intervenants (comme les provinces, les collectivités, les organismes de l’industrie, les employeurs) ont continué de demander au gouvernement fédéral des solutions ciblées pour améliorer la rétention dans les petits centres urbains et pour répondre à des besoins de main-d’œuvre ciblés. Cela a mené à une série de projets pilotes régionaux d’immigration économique conçus pour mettre à l’essai de nouvelles approches visant à attirer et à retenir les nouveaux arrivants dans les régions ou les collectivités qui ont toujours été mal desservies par l’immigration.

Le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique a été lancé en 2017 en tant que pilier clé d’une vaste stratégie de développement économique dirigée par l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, la Stratégie de croissance pour l’Atlantique, afin de répondre aux besoins du marché du travail régional et de mettre à l’essai des approches novatrices en matière d’immigration permanente. Pour répondre aux divers besoins du marché du travail et des niveaux de compétences, trois voies d’immigration sont disponibles dans le cadre du projet pilote, selon l’expérience de travail d’une personne (hautement qualifiée, moyennement qualifiée et diplômée à l’étranger). Plus précisément, le projet pilote a mis à l’essai trois aspects novateurs visant à attirer et à retenir des immigrants qualifiés au Canada atlantique à l’appui de la croissance économique régionale :

Le projet pilote a été lancé au moyen d’instructions ministérielles en vertu de l’article 14.1 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, qui permet au ministre de donner des instructions pour créer des programmes d’immigration économique d’une durée limitée à cinq ans. Il était accompagné d’ententes bilatérales entre le Canada et chacune des quatre provinces de l’Atlantique pour définir les rôles et les responsabilités de chaque partie relativement au projet pilote. Bien que les instructions ministérielles reflètent la durée maximale autorisée, le projet pilote a initialement été créé pour une durée d’environ trois ans. Le projet pilote a été conçu pour répondre aux divers besoins du marché du travail et des niveaux de compétences, ainsi que pour offrir une plus grande souplesse en incluant différents niveaux de compétences et en établissant des critères de sélection flexibles, comparativement au PCP. Le projet pilote franchit les étapes suivantes :

  1. Processus de désignation : Un employeur doit d’abord être désigné dans le cadre du projet pilote, ce qui exige qu’il satisfasse à un ensemble d’exigences (c’est-à-dire être en règle avec les autorités provinciales en matière de santé et de sécurité au travail et de travail et ne pas enfreindre la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés ou son Règlement). Un employeur communiquerait ensuite avec un fournisseur de services d’établissement pour connaître les besoins en établissement de ses employés nouvellement arrivés et s’engager à préparer son milieu de travail à accueillir les nouveaux arrivants. Les fournisseurs de services d’établissement sont des organismes qui offrent des services aux nouveaux arrivants au Canada. Ces services comprennent la formation linguistique, l’information et l’orientation, les liens communautaires et les services liés à l’emploi.
  2. Processus d’approbation : Une fois qu’un candidat a été désigné, l’employeur met le candidat en contact avec un fournisseur de services d’établissement afin d’obtenir un plan d’établissement pour lui et les membres de sa famille. Les employeurs ont la responsabilité de trouver des candidats éventuels qui répondent le mieux à leurs besoins en main-d’œuvre, par exemple, au moyen de missions de recrutement, d’offres d’emploi et de séances de recrutement sur les campus. Les employeurs ont la possibilité d’embaucher des candidats qui sont déjà au Canada en vertu d’un permis de travail, de nouveaux diplômés étrangers ou des candidats à l’extérieur du Canada. L’employeur soumet à la province une demande d’approbation contenant l’offre d’emploi et le plan d’établissement. La province, en s’assurant que ces exigences du programme sont respectées, devra alors approuver le candidat soumis par l’employeur.
  3. Processus de demande d’immigration : Une fois approuvé, le candidat remplirait une demande de résidence permanente et l’enverrait au Ministère. Les candidats peuvent être admissibles à demander un permis de travail temporaire, comme étape facultative du processus, si l’employeur démontre qu’il est urgent que le candidat arrive et commence à travailler. Une fois la demande approuvée, le candidat et sa famille peuvent venir au Canada atlantique, et l’employeur appuiera leur établissement et leur intégration au milieu de travail et dans la collectivité en partenariat avec les fournisseurs de services d’établissement.

Selon des données récentes de Statistique Canada, les estimations montrent que la croissance de la population dans les provinces de l’Atlantique en 2018-2019 a été parmi les plus élevées observées depuis les années 1970, l’immigration — y compris dans le cadre du projet pilote — étant le principal moteur de cette tendance référence 2. Les provinces de l’Atlantique font état d’une croissance positive de la population, l’Île-du-Prince-Édouard dépassant la moyenne nationale. Les niveaux de rétention dans certaines provinces de l’Atlantique augmentent également, la Nouvelle-Écosse affichant maintenant des taux de rétention qui correspondent à la moyenne nationale.

Au début de 2019, le projet pilote a été prolongé de deux ans en fonction des premiers résultats positifs et pour continuer d’évaluer son incidence, jusqu’en décembre 2021. À l’époque, des changements stratégiques ont été apportés au programme au moyen d’instructions ministérielles et d’ententes bilatérales en réponse aux premiers résultats et aux commentaires des intervenants (y compris des employeurs et des candidats). La période d’admissibilité en vertu de laquelle les candidats peuvent présenter une demande dans le cadre du volet des diplômés internationaux a été prolongée de 12 à 24 mois afin d’accroître la population de nouveaux diplômés qui pourraient utiliser le projet pilote pour entrer sur le marché du travail du Canada atlantique à titre de résidents permanents. On a également introduit des exigences flexibles concernant l’expérience de travail des candidats dans le secteur des soins de santé pour permettre aux étrangers ayant de l’expérience de travail dans des professions de la santé hautement spécialisées de répondre aux besoins du marché du travail au niveau intermédiaire. De plus, des pouvoirs supplémentaires ont été mis en place pour permettre aux provinces de l’Atlantique de suspendre plus facilement les désignations des employeurs qui utilisent le programme à mauvais escient. Enfin, on a introduit de nouvelles exigences relatives à la voie d’accès au permis de travail temporaire pour veiller à ce que les étrangers qui obtiennent un permis de travail dans le cadre du projet pilote possèdent les compétences et l’expérience nécessaires pour faire rapidement la transition vers la résidence permanente et demeurer dans la région de l’Atlantique. Afin d’appuyer davantage la rétention des nouveaux arrivants dans la région, le Ministère a également apporté un ajustement permettant aux conjoints de tous les demandeurs principaux de présenter une demande de permis de travail ouvert, y compris les conjoints des travailleurs ayant des compétences intermédiaires et, par conséquent, d’appuyer davantage les considérations liées à l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+). Ces changements stratégiques seront intégrés au programme permanent.

Une évaluation officielle du projet pilote a été lancée en 2019 et portait sur la période allant de la mise en œuvre du projet pilote en mars 2017 à la fin de l’exercice 2019-2020. Il a constaté que le projet pilote a atteint ses objectifs et a signalé quelques points à améliorer qui ont été abordés dans la conception du programme permanent, par exemple, en clarifiant les rôles entre les partenaires de gouvernance et de prestation; mieux faire connaître les services offerts aux employeurs et aux candidats et assurer une communication claire avec les partenaires et les intervenants au sujet des annonces, des changements aux programmes et des mises à jour.

Bien que les instructions ministérielles reflètent la durée maximale autorisée (c’est-à-dire jusqu’au 5 mars 2022), le projet pilote expirera effectivement le 31 décembre 2021 avec la fin des ententes bilatérales avec chacune des quatre provinces de l’Atlantique.

Objectif

Les modifications au Règlement permettront de faire du projet pilote un programme permanent, qui s’appuie sur les points forts du projet pilote et maintient l’objectif principal d’attirer des immigrants qualifiés au Canada atlantique pour répondre aux besoins démographiques et économiques, ainsi que pour régler les problèmes de rétention dans la région. Tout comme le projet pilote, le programme permanent continuera d’aider les employeurs à trouver des travailleurs qualifiés pour occuper des emplois, afin qu’ils puissent faire croître leur entreprise et l’économie. Le programme permanent continuera également de compléter le PCP en maintenant des éléments clés du programme qui distinguent le Programme d’immigration au Canada atlantique comme le programme d’immigration économique régional phare du Canada (par exemple harmoniser l’immigration avec les stratégies de développement économique de toute la région) et offrir aux provinces des voies supplémentaires par lesquelles les candidats peuvent migrer vers la région et répondre aux besoins économiques de la province.

Les modifications réglementaires tiendront compte de l’engagement pris par le ministre dans le cadre de son mandat de 2019 de faire du projet pilote un programme permanent comportant au moins 5 000 admissions, et appuieraient un certain nombre de priorités du gouvernement du Canada, comme : le renforcement de la diversité et de l’inclusion; la croissance économique par l’innovation; le développement régional (par exemple la Stratégie de développement rural, la Stratégie fédérale en matière de tourisme, le Plan canadien pour les minéraux et les métaux) et harmonisation avec le plan des niveaux d’immigration de 2021-2023 du Canada.

Description

Les modifications au Règlement sont calquées sur les instructions ministérielles qui régissaient le projet pilote, avec quelques modifications essentielles. Elles établiront une nouvelle catégorie de l’immigration au Canada atlantique, dans les catégories d’immigration économique, comme voie d’accès à la résidence permanente pour les ressortissants étrangers qui ont la capacité de s’établir économiquement dans la région de l’Atlantique et qui ont l’intention de résider dans cette région. De cette façon, la présentation du Règlement variera par rapport au projet pilote, étant donné que le règlement prévoira une seule catégorie d’immigration, par opposition aux trois volets de programme distincts qui se trouvent dans le projet pilote. Il s’agit principalement de simplifier le Règlement et de s’assurer qu’il est plus compréhensible pour les Canadiens et les participants éventuels au programme, comme les employeurs et les candidats.

Les modifications réglementaires définiront également les critères de sélection des candidats admissibles, comme cela a été fait dans les instructions ministérielles du projet pilote, y compris les exigences relatives à la langue, à la scolarité, à l’expérience de travail et au fonds pour l’établissement. Les exigences en matière de langue et de scolarité pour certaines professions sont renforcées pour s’assurer que les candidats ont le capital humain nécessaire pour s’intégrer avec succès au marché du travail. De plus, cette section comprendra une exigence d’expérience de travail souple pour le secteur des soins de santé afin d’aider la région de l’Atlantique à répondre aux besoins du marché du travail dans ce secteur en demande chronique. Cette souplesse permet aux candidats ayant de l’expérience de travail dans des professions de la santé hautement spécialisées d’accéder au programme avec une offre d’emploi au niveau intermédiaire dans le secteur des soins de santé. Suite à la publication préalable du projet de règlement, une disposition transitoire a été ajoutée clarifiant que les candidats au programme permanent ne font pas partie du projet pilote. Ainsi, un candidat ayant un certificat d’approbation dans le cadre du programme permanent ne peut pas être évalué selon les exigences du projet pilote pendant la période durant laquelle les instructions ministérielles s’appliquent encore aussi (c’est-à-dire entre le 1er janvier 2022 et le 5 mars 2022).

Certains éléments du programme et certains changements n’exigent pas de modifications réglementaires, mais seront couverts par des ententes bilatérales entre le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration et chacune des quatre provinces de l’Atlantique. Il s’agit, entre autres, des rôles et responsabilités des provinces de l’Atlantique et du Ministère, des critères de désignation d’employeur et d’approbation des candidats, des mesures de conformité, de la mesure du rendement, ainsi que des exigences en matière d’établissement. En plus de conserver les principaux éléments du projet pilote et les modifications au programme mises en œuvre en 2019 (c’est-à-dire le prolongement de la période d’admissibilité pour les nouveaux diplômés, la souplesse des exigences en matière d’expérience de travail pour les candidats dans certaines professions de la santé, permettant aux conjoints de tous les candidats principaux de postuler pour un permis de travail ouvert, y compris les conjoints de travailleurs de niveau intermédiaire, et permettant aux provinces de suspendre plus facilement les désignations des employeurs qui n’utilisent pas le projet pilote avec une intention réelle), des ententes bilatérales pour le programme permanent renforceront davantage les critères de désignation pour s’assurer que le programme est exclusif aux employeurs qui souhaitent véritablement favoriser l’établissement de leurs employés nouveaux arrivants et qui l’ont démontré en utilisant des pratiques exemplaires dans l’établissement et l’intégration des nouveaux arrivants. Le programme conservera également les éléments de base du projet pilote en matière d’établissement, avec certaines améliorations, ce qui augmentera la participation des employeurs à la formation initiale et augmentera l’admissibilité et l’accès à certains services d’établissement financés par le gouvernement fédéral pour les nouveaux arrivants dans le cadre du programme.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Le Ministère a collaboré régulièrement avec les provinces de l’Atlantique depuis l’élaboration du projet pilote et a travaillé en étroite collaboration avec les quatre provinces pour surveiller le rendement du projet pilote et apporter des modifications en cours de route afin de s’assurer qu’il atteint les objectifs prévus. De plus, le Ministère a organisé de nombreuses réunions auxquelles ont participé des employeurs, des fournisseurs de services d’établissement, des établissements d’enseignement et des représentants des gouvernements fédéral et provinciaux pour formuler des commentaires au sujet du projet pilote. Dans l’ensemble, les commentaires étaient positifs, soulignant la souplesse et la facilité d’utilisation du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique. Les employeurs étaient particulièrement favorables aux changements à mi-parcours du projet pilote, qui ont aidé de nombreux intervenants du secteur des soins de santé à embaucher encore plus d’infirmières formées à l’étranger pour pourvoir les postes vacants qui ne pouvaient être pourvus localement. De plus, les partenaires de gouvernance, les partenaires de prestation et d’autres intervenants ont été interviewés, interrogés et invités à participer à des groupes de discussion pendant l’évaluation du projet pilote.

Depuis novembre 2019, les partenaires fédéraux et provinciaux se réunissent régulièrement pour concevoir le programme permanent, en tenant compte des constatations de l’évaluation du projet pilote et des leçons apprises de tous les partenaires et intervenants. Les partenaires fédéraux et provinciaux appuient les modifications au Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés.

Le projet de règlement a été publié dans la Partie I de la Gazette du Canada le 12 juin 2021, suivi d’une période de commentaires de 30 jours. Une soumission a été reçue, portant sur les délais de traitement pour les demandes de résidence permanente dans le cadre du programme permanent. Ceci n’a eu aucun impact sur le projet de règlement.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Aucune répercussion n’est prévue dans les traités modernes, car les peuples autochtones du Canada ne sont pas touchés par les modifications. Ces modifications portent sur l’admissibilité des ressortissants étrangers au Canada.

Choix de l’instrument

Les provinces de l’Atlantique pourraient élaborer de nouveaux volets d’immigration dans le cadre de leurs PCP respectifs et les modéliser en fonction des éléments du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique qui ont connu du succès. Toutefois, cette option perd l’avantage de la perspective panatlantique du projet pilote et ferait en sorte que le programme harmonise l’immigration avec les objectifs plus généraux de développement économique régional. Par conséquent, une modification réglementaire établira le programme comme catégorie distincte afin de donner au Ministère le pouvoir d’administrer le programme permanent.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Le Règlement aurait des répercussions importantes sur les coûts pour le gouvernement du Canada et les employeurs qui utilisent le Programme d’immigration au Canada atlantique, estimés à 23,7 millions de dollars en valeur actualisée (VA) sur une période de dix ans. Les avantages monétaires totaux sont estimés à 1,3 million de VA, ce qui donne un coût net de 22,4 millions de VA sur dix ans. Toutefois, la proposition présente de nombreux avantages qualitatifs qui devraient se traduire par un avantage net global positif pour les Canadiens.

Une première étape importante de l’élaboration d’une méthodologie coûts-avantages consiste à établir un scénario de référence en fonction duquel les options peuvent être mesurées. Pour cette analyse, la base de référence est un scénario où le Programme d’immigration au Canada atlantique n’existe pas, et les ressortissants étrangers doivent donc présenter une demande pour travailler dans le cadre de différents programmes d’immigration. Après avoir consulté des experts en la matière, le PCP a été utilisé comme scénario de référence, car il a été cerné comme étant le programme de rechange le plus susceptible d’être utilisé par les candidats au programme.

Le Programme d’immigration au Canada atlantique et le PCP sont tous deux semblables en ce qui concerne leur objectif de répondre aux besoins du marché de travail local et de répartir les avantages de l’immigration partout au Canada en habilitant les partenaires du gouvernement et des employeurs. Toutefois, ils présentent certaines différences clés dans leur conception de programme. Premièrement, bien que le PCP soit régi par les gouvernements provinciaux et territoriaux, c’est le gouvernement fédéral qui sera responsable du Programme d’immigration au Canada atlantique. Ainsi, en vertu du PCP, les provinces sont tenues d’évaluer la langue, la scolarité et l’expérience de travail des demandeurs. Pour le Programme d’immigration au Canada atlantique, ces critères seront évalués par le gouvernement fédéral. Deuxièmement, les employeurs joueront un rôle plus actif dans le programme et seront tenus de suivre une formation d’intégration obligatoire et une formation sur le savoir-faire interculturel, et d’établir des liens entre les demandeurs et leur famille et les fournisseurs de services d’établissement locaux. Ces éléments ne sont pas requis pour les employeurs des travailleurs du PCP. De plus, le Programme d’immigration au Canada atlantique imposera également des exigences aux demandeurs, puisqu’ils sont tenus de travailler avec des fournisseurs de services d’établissement pour élaborer un plan d’établissement. Bien que les plans d’établissement existent dans le cadre du PCP, ils sont facultatifs plutôt qu’obligatoires. En rendant obligatoires les plans d’établissement pour les demandeurs dans le cadre du programme, le gouvernement fédéral vise à accroître le maintien en poste dans les provinces de l’Atlantique.

La base de référence est ensuite comparée au Règlement qui mettra en œuvre un programme permanent. Les hypothèses de l’analyse étaient fondées sur des renseignements accessibles au public, les ensembles de données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et l’expertise en la matière. Les résultats sont décrits ci-dessous.

Suite à la période de publication préalable, les valeurs utilisées pour estimer les coûts et les avantages ont été mises à jour, plus précisément, la cible prévue pour les admissions et les appuis prévus du programme, ainsi que les coûts pour le gouvernement pour l’application du programme. Pour obtenir d’autres détails sur la méthodologie, l’analyse coûts-avantages complète est disponible sur demande auprès d’IRCC à IRCC.AIPP-PPICA.IRCC@cic.gc.ca.

Coûts pour le gouvernement

Les coûts différentiels pour le gouvernement du Canada comprennent à la fois les coûts de transition et les coûts permanents. Les coûts de transition comprennent des éléments tels que les coûts des produits de communication, les mises à jour des instructions sur l’exécution du programme et d’autres documents administratifs, ainsi que les coûts de mise en œuvre des caractéristiques d’établissement du programme et de diffusion de l’orientation du programme aux fournisseurs de services d’établissement. Ces coûts seront engagés en 2022 et sont estimés à environ 0,5 million de dollars.

Les coûts permanents pour le gouvernement reflètent le fardeau supplémentaire que représente le fait d’admettre des personnes au Canada dans le cadre du Programme d’immigration au Canada atlantique, plutôt que dans le cadre d’un autre programme, le PCP. Le total des coûts permanents pour le gouvernement est estimé à 21,7 millions de dollars en VA sur dix ans. Bien que ces coûts proviennent principalement des coûts des services d’établissement qui doivent être fournis dans le cadre du Programme d’immigration au Canada atlantique, une partie des coûts permanents est également attribuable à la réaffectation des coûts du gouvernement fédéral pour l’évaluation de la langue, de la scolarité et de l’expérience de travail, puisque les provinces sont tenues d’évaluer ces critères pour le PCP.

Les coûts pour le gouvernement sont calculés en fonction de l’hypothèse d’une cible de 6 000 admissions par année (y compris les demandeurs principaux et les personnes à charge) pour le Programme d’immigration au Canada atlantique. Cette attribution est fondée sur les niveaux pluriannuels du Ministère pour 2021-2023, le plan approuvé le plus récent au moment de la présente analyse.

Coûts pour les employeurs

Le Règlement présente également des coûts permanents pour les employeurs qui choisissent d’utiliser le Programme d’immigration au Canada atlantique, estimés à 1,5 million de dollars en VA sur dix ans. Ces coûts reflètent l’obligation pour les employeurs de suivre la formation d’intégration requise pour obtenir la désignation dans le cadre du programme, afin de suivre la formation sur les compétences interculturelles et d’établir des liens entre les candidats et leur famille et les fournisseurs de services d’établissement pour favoriser leur maintien en poste et leur intégration.

Comme le projet pilote n’est en vigueur que depuis 2017, les données sur le nombre d’employeurs actifs, d’employeurs nouvellement désignés et de volumes d’appuis sont limitées. D’après les données disponibles, ces coûts ont été calculés à partir de l’hypothèse de 746 nouveaux employeurs désignés chaque année, et de 3 319 appuis chaque année pour tous les employeurs qui utilisent activement le Programme d’immigration au Canada atlantique.

Coûts pour les demandeurs

Le Règlement impose également des coûts mineurs aux demandeurs au pays. Ceux-ci seront tenus de collaborer avec les organismes fournisseurs de services d’établissement pour élaborer des plans d’établissement, ce qui n’est pas une exigence du PCP. On ne prévoit pas que cette exigence impose des coûts majeurs puisque le nombre de demandeurs affectés sera petit. Ces coûts sont ainsi traités de façon qualitative.

Avantages pour les provinces de l’Atlantique

En plus de ces coûts, le Règlement présentera de nombreux avantages pour le Canada. Premièrement, il y aura des avantages sous forme d’économies pour les provinces de l’Atlantique, estimées à 1,3 million de dollars en VA sur dix ans, puisque le coût de traitement des demandes pour les provinces dans le cadre du Programme d’immigration au Canada atlantique est inférieur au coût de traitement des demandes dans le cadre du PCP. Cela s’explique par le fait que, bien que les provinces soient tenues d’évaluer les compétences linguistiques, la scolarité et l’expérience de travail du ressortissant étranger dans le scénario de référence, c’est la responsabilité du gouvernement fédéral pour le Programme d’immigration au Canada atlantique. Par conséquent, ces coûts sont inclus dans l’augmentation graduelle des coûts pour IRCC décrite ci-dessus.

D’autres avantages pour les provinces de l’Atlantique sont prévus puisque le Programme d’immigration au Canada atlantique encouragera le maintien en poste des immigrants dans la région et, par la suite, des résultats économiques positifs à long terme. Bien que le Canada dans son ensemble soit confronté à des défis liés au vieillissement de la population, aux faibles taux de fécondité et aux pénuries de main-d’œuvre, les provinces de l’Atlantique connaissent également des niveaux élevés d’émigration, ce qui entraîne des taux de croissance démographique négatifs. Plus particulièrement, alors qu’en 2019, les provinces de l’Atlantique avaient l’âge médian le plus élevé au Canada, l’évaluation du projet pilote a révélé qu’à la fin de 2019, 60 % des demandeurs principaux du projet pilote étaient âgés de 18 à 34 ans, et seulement 1 % avaient 55 ans ou plus. Le Programme d’immigration au Canada atlantique aidera donc aussi à corriger les déséquilibres démographiques dans la région de l’Atlantique.

L’évaluation du projet pilote a également révélé que le taux de maintien en poste au cours de la première année au Canada était le plus élevé parmi les demandeurs principaux du projet pilote, soit 94 %, comparativement à 86 % pour le PCP. Après deux ans, bien que les taux de maintien en poste des deux programmes aient diminué, le taux de maintien en poste pour le projet pilote dépassait toujours celui du PCP, à 78 % et 75 % respectivement. Étant donné que le projet pilote n’a été lancé qu’en 2017, il n’y a actuellement pas suffisamment de données pour évaluer et comparer les taux de maintien en poste du Programme d’immigration au Canada atlantique à long terme. Toutefois, le Ministère surveillera de près le maintien en emploi afin d’évaluer dans quelle mesure le programme est en mesure d’atteindre cet objectif.

Un meilleur maintien est un avantage disproportionné pour les provinces de l’Atlantique pour lesquelles le programme est conçu, puisque l’amélioration du maintien dans ces régions se fait essentiellement au détriment d’une migration plus faible vers les autres provinces et territoires. Toutefois, dans ce cas, un tel effet disproportionné est bénéfique pour l’ensemble du Canada, puisqu’il sert à combler des écarts de main-d’œuvre et des déséquilibres démographiques particuliers dans ces régions, qui ne sont pas ressentis de la même façon ailleurs au Canada.

Avantages pour les employeurs

Un meilleur maintien en poste dans les provinces de l’Atlantique sera également avantageux pour les employeurs de ces régions, puisque les nouveaux arrivants qui s’intègrent mieux dans leur nouvelle collectivité pourraient être plus susceptibles de continuer à travailler pour le même employeur. Par conséquent, un meilleur maintien des employés se traduira également par une plus grande probabilité de maintien des employés pour les entreprises. Le Règlement procurera également d’autres avantages aux employeurs qui utilisent le Programme d’immigration au Canada atlantique, car ils seront mieux outillés pour répondre à leurs besoins en main-d’œuvre. Des éléments particuliers du programme seront conçus pour atteindre cet objectif, comme l’amélioration des services de soutien à l’employeur offerts par le Mode de service réservé avec une orientation sur l’immigration et l’aide à la navigation dans les programmes d’immigration. Ces éléments seront particulièrement utiles pour les employeurs qui utilisent l’immigration pour répondre à leurs besoins en main-d’œuvre.

On s’attend à ce que les entreprises choisissent quand même le Programme d’immigration au Canada atlantique, même s’il sera plus coûteux pour elles que le PCP, en raison des avantages prévus d’un meilleur maintien des employés, du fait qu’elles seront mieux équipées pour répondre à leurs besoins en main-d’œuvre et le soutien qu’elles recevront du Mode de service réservé.

Le rapport d’évaluation du projet pilote a également permis de constater que les délais de traitement des demandes du projet pilote étaient plus courts que ceux de programmes semblables, comme le PCP. Par conséquent, on s’attend à ce que le Programme d’immigration au Canada atlantique profite également aux employeurs qui cherchent à pourvoir les postes vacants en temps opportun afin de répondre à des besoins d’emploi plus immédiats.

Avantages pour les nouveaux arrivants

Le Règlement présente d’autres avantages pour les nouveaux arrivants. En effet, le Programme d’immigration au Canada atlantique appuie leur intégration au moyen de plans d’établissement obligatoires et de liens avec les fournisseurs de services d’établissement. En outre, il obligerait les employeurs à jouer un rôle actif dans leur intégration. Ensemble, ces mesures contribueront à faire en sorte que les nouveaux arrivants se sentent accueillis et soutenus en s’établissant dans leur nouvelle collectivité. En effet, un sondage mené en 2020 pour évaluer le projet pilote a révélé que 92 % des demandeurs principaux du projet pilote estimaient que les plans d’établissement étaient utiles à définir leurs besoins en matière d’établissement et d’intégration.

Avantages pour les Canadiens en général

Le Règlement comporte des avantages pour le Canada en général en amenant des immigrants possédant de précieuses compétences dans des régions traditionnellement mal desservies par l’immigration. Le Programme d’immigration au Canada atlantique aidera aussi à renforcer la réputation du Canada en tant que chef de file en matière d’immigration et en maintenant une société accueillante et inclusive qui valorise la diversité culturelle.

Énoncé des coûts et des avantages
Tableau 1 : Coûts monétisés
Intervenant touché Description des coûts 2021 2022 2030 Total (valeur actualisée) Valeur annualisée
Gouvernement Coûts de transition (TI, mises à jour des instructions relatives à l’exécution des politiques et des programmes, communications, formation, coûts de mise en œuvre des normes d’établissement et d’intégration) 0 $ 523 809 $ 0 $ 489 541 $ 69 700 $
Gouvernement Augmentation des coûts de traitement des demandes 0 $ 3 346 227 $ 3 325 483 $ 21 698 755 $ 3 089 415 $
Employeurs Coût de la formation, de l’engagement auprès des fournisseurs de services d’établissement et de liaison entre les candidats et leurs familles et les fournisseurs de services d’établissement 0 $ 233 767 $ 233 767 $ 1 523 047 $ 216 848 $
Tous les intervenants Coût total 0 $ 4 103 803 $ 3 559 250 $ 23 711 343 $ 3 375 962 $
Tableau 2 : Avantages monétisés
Intervenant touché Description des avantages 2021 2022 2030 Total (valeur actualisée) Valeur annualisée
Provinces de l’Atlantique Économies de temps de traitement 0 $ 204 039 $ 204 039 $ 1 329 363 $ 189 271 $
Tous les intervenants Total des avantages 0 $ 204 039 $ 204 039 $ 1 329 363 $ 189 271 $
Tableau 3 : Résumé des coûts et avantages monétisés
Répercussions 2021 2022 2030 Total (valeur actualisée) Valeur annualisée
Coût total 0 $ 4 103 803 $ 3 559 250 $ 23 711 343 $ 3 375 962 $
Total des avantages 0 $ 204 039 $ 204 039 $ 1 329 363 $ 189 271 $
INCIDENCE NETTE 0 $ –3 899 764 $ –3 355 211 $ –22 381 980 $ –3 186 690 $
Analyse distributive

Le Règlement aura des répercussions sur les employeurs des provinces de l’Atlantique et les gouvernements provinciaux. Les employeurs engageront des coûts en raison des modifications réglementaires, tandis que les provinces réaliseront des économies, comme il a été mentionné précédemment. Certaines provinces subiront des répercussions plus importantes, car les provinces ayant une plus grande population active ont tendance à recevoir un plus grand nombre d’appuis que les petites provinces. Le tableau ci-dessous présente le nombre d’appuis et d’employeurs désignés par province, ainsi que les répercussions correspondantes pour les employeurs et les gouvernements provinciaux.

Tableau 4 : Analyse distributive — Coûts et économies
Province Appuis par année Nouveaux employeurs désignés par année Coût annuel pour les employeurs Économies annuelles pour les gouvernements provinciaux
Terre-Neuve-et-Labrador 419 79 25 351 $ 26 286 $
Île-du-Prince-Édouard 228 43 13 867 $ 14 260 $
Nouvelle-Écosse 1 477 382 117 932 $ 89 034 $
Nouveau-Brunswick 1 196 242 76 617 $ 74 459 $
Total 3 319 746 233 767 $ 204 039 $

Comme susmentionnés, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick sont les provinces avec le plus grand nombre d’appuis et de nouveaux employeurs désignés. Par conséquent, l’incidence estimée pour ces provinces est plus élevée que celle de l’Île-du-Prince-Édouard et celle de Terre-Neuve-et-Labrador.

Lentille des petites entreprises

La lentille des petites entreprises s’applique, car le projet aura des répercussions sur les petites entreprises.

Les employeurs qui utilisent le Programme d’immigration au Canada atlantique subiront des coûts de conformité pour suivre la formation d’intégration requise pour obtenir la désignation, suivre la formation sur les compétences interculturelles et établir des liens entre les candidats et leur famille et les fournisseurs de services d’établissement pour favoriser leur maintien en poste et leur intégration.

Comme le projet pilote n’est en vigueur que depuis 2017, les données sur le nombre d’employeurs actifs, d’employeurs nouvellement désignés et de volumes d’appuis sont limitées. D’après les données disponibles, ces coûts ont été calculés à partir de l’hypothèse de 746 nouveaux employeurs désignés chaque année, avec comme résultat total 6 714 nouveaux employeurs désignés au cours de la période de 10 ans utilisée pour l’analyse.

Bien qu’il n’existe pas de données sur la proportion d’employeurs participant actuellement au projet pilote qui sont de petites entreprises, Statistique Canada fait remarquer que 97,9 % des entreprises exploitées au Canada sont de petites entreprises. Cette statistique est donc utilisée comme approximation aux fins de la lentille des petites entreprises. Ainsi, il est présumé qu’un total de 6 570 petites entreprises seront affectées par le Règlement au cours de la période de 10 ans utilisée pour l’analyse.

Le Règlement ne prévoit aucun accommodement ni assouplissement pour les petites entreprises. Toutefois, les exigences de l’employeur susmentionnées se sont révélées efficaces pour appuyer l’intégration et le maintien en poste des travailleurs qualifiés dans le projet pilote, et pour appuyer les employeurs participants. Bien que ces exigences s’appliqueront à tous les employeurs participants, elles sont des facteurs clés. En effet, elles favorisent l’atteinte des objectifs du programme et le maintien en poste dans la région. Elles contribuent à répondre aux besoins des entreprises sur le marché du travail.

De plus, il y a des avantages à long terme pour chaque entreprise, notamment : le soutien supplémentaire pour naviguer dans le système d’immigration, l’aide pour répondre aux besoins en matière d’emploi, l’amélioration du maintien en poste des employés (et donc de la rentabilité). Tous ces avantages devraient l’emporter sur les coûts imposés par le fardeau supplémentaire lié à la conformité.

Le tableau ci-dessous décrit les répercussions du Règlement sur les petites entreprises.

Résumé de la lentille des petites entreprises
Tableau 5 : Coûts de conformité
Activité Valeur annualisée Valeur actualisée
Coût pour les petites entreprises de devenir un employeur désigné, de suivre une formation et de collaborer avec les organismes d’établissement 188 500 $ 1 323 948 $
Coût pour les petites entreprises relativement à la liaison entre les candidats et leur famille aux organismes d’établissement 6 944 $ 48 771 $
Total des coûts de conformité 195 444 $ 1 372 720 $
Tableau 6 : Coûts d’administration
Activité Valeur annualisée Valeur actualisée
Total des coûts d’administration 0 $ 0 $
Tableau 7 : Total des coûts de conformité et d’administration
Totaux Valeur annualisée Valeur actualisée
Total des coûts (toutes les petites entreprises touchées) 195 444 $ 1 372 720 $
Coût par petite entreprise touchée 27 $ 188 $

Règle du « un pour un »

La règle du « un pour un » ne s’applique pas parce qu’il n’y a pas de changements graduels dans les coûts administratifs des entreprises.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Les modifications ne sont pas liées à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération en matière de réglementation.

Les modifications s’aligneront sur les objectifs communs des quatre provinces de l’Atlantique en matière d’immigration, collectivement, en tant que partenaires de gouvernance du Ministère dans le cadre de ce programme.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a conclu qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer une évaluation environnementale stratégique.

Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+)

On s’attend à ce que les employeurs de l’Atlantique qui bénéficient du programme équilibrent leur main-d’œuvre entre les sexes ou connaissent une légère hausse d’employés de sexe masculin, à l’image des tendances générales en matière de genre sur le marché du travail canadien.

Tous les demandeurs dans le cadre du programme sont et continueront d’être évalués équitablement, selon un ensemble défini de critères de sélection, sans égard au sexe, à l’âge, à la religion, à l’origine ethnique, à l’orientation sexuelle ou à d’autres facteurs de diversité. Étant donné que le programme a été conçu pour être axé sur les employeurs, les ressortissants étrangers seront initialement cernés par l’employeur et non par le gouvernement du Canada. Les employeurs désignés par le programme devront suivre une formation sur les compétences interculturelles dans le cadre de leur engagement à établir un milieu de travail accueillant. Cela devrait comprendre une formation sur la façon de surmonter les préjugés implicites dans l’embauche et la gestion des employés.

Au cours de la phase pilote, les données ont montré que la majorité des demandeurs principaux qui ont sollicité un permis de travail de niveau intermédiaire étaient des hommes. Cela signifie qu’un nombre disproportionné de conjoints des demandeurs principaux (dont la plupart étaient des femmes) ont dû attendre d’obtenir le statut de résident permanent pour entrer sur le marché du travail et s’intégrer pleinement à la collectivité locale. Par conséquent, en 2019, le Ministère a prolongé le permis de travail ouvert temporaire pour les conjoints de tous les candidats au projet pilote. Dans le cadre du programme permanent, le Ministère maintiendra le permis de travail ouvert pour conjoint et étendra également l’accès à certains services d’établissement aux résidents temporaires. Cette mesure vise en partie à aider les conjoints à s’intégrer tôt dans leur nouvelle collectivité pendant que le demandeur principal travaille. Les données internes montrent que les demandeurs principaux et leurs conjoints/personnes à charge ont accès aux services d’établissement financés par IRCC au même rythme. Sur un total de 4 407 admissions de demandeurs principaux dans le cadre du projet pilote, 2 768 étaient des hommes et 1 639 étaient des femmes, et sur 4 517 conjoints et personnes à charge, 1 954 étaient des hommes et 2 563 étaient des femmes (données au 31 juillet 2021).

Le projet pilote a été conçu de façon à ce que tous les demandeurs et leurs personnes à charge adultes (dans la plupart des cas, un conjoint) soient encouragés à s’adresser à un fournisseur de services d’établissement pour obtenir une évaluation des besoins et un plan d’établissement personnalisé. Cela permet de tenir compte des besoins d’établissement de toute la famille. Le programme permanent maintiendra cet élément également.

Le programme permanent élargira l’exigence sur l’expérience de travail afin de permettre aux personnes suivantes d’accumuler cette exigence d’expérience de travail d’un an sur une période de cinq ans, au lieu de trois ans : les parents récents qui étaient en congé parental; les réfugiés qualifiés qui n’ont pas pu travailler dans leur domaine récemment en raison d’un déplacement; ou les personnes qui ont souffert d’une maladie de longue durée. Ce changement permettra d’élargir le bassin de talents dans lequel les employeurs peuvent recruter.

Justification

La lettre de mandat de 2019 du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration comprenait l’engagement de rendre le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique permanent, avec au moins 5 000 admissions. L’évaluation du projet pilote par le Ministère a révélé qu’il atteignait ses objectifs d’aider les employeurs de la région de l’Atlantique à répondre à leurs besoins en main-d’œuvre et à accroître le maintien en poste des nouveaux arrivants dans la région de l’Atlantique. Un Programme d’immigration au Canada atlantique permanent continuera de relever les défis auxquels la région de l’Atlantique est confrontée, soit le vieillissement de la population, l’émigration et la difficulté d’attirer et de retenir des immigrants dans la région.

Compte tenu des répercussions économiques possibles de la COVID-19, en particulier sur l’emploi et les entreprises, l’immigration continuera d’être un outil clé pour appuyer les efforts de reprise économique dans la région. En tant que programme conçu pour soutenir le développement économique de la région de l’Atlantique et répondre aux besoins régionaux et spécifiques du marché du travail des provinces, le programme permettra au gouvernement fédéral et aux provinces de l’Atlantique de prioriser les secteurs et les professions clés pour répondre à leurs besoins en matière de développement économique et de main-d’œuvre. Cela permet de s’adapter à l’évolution des réalités économiques et de soutenir la reprise économique en comblant les pénuries de main-d’œuvre comme celles qui découlent de la pandémie de COVID-19.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Les modifications réglementaires entreront en vigueur le 1er janvier 2022.

Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration sera responsable de l’administration du programme, mais le programme sera mis en œuvre par le Ministère en étroite collaboration avec les quatre provinces de l’Atlantique. Des ententes bilatérales entre le Canada et chacune des quatre provinces de l’Atlantique ont été élaborées, fondées sur celles qui ont été établies au cours de la phase pilote, mais avec des ajustements pour renforcer la capacité des provinces de l’Atlantique de s’acquitter de leurs rôles et responsabilités dans le cadre du programme permanent. À l’instar de la phase pilote, les provinces continueront d’être responsables de la désignation des employeurs et de la délivrance des appuis aux candidats qui répondent aux exigences du programme. Le Ministère continuera d’être responsable de la gestion globale du programme, de l’évaluation des demandes de résidence temporaire et permanente, de la sélection finale, des décisions d’admissibilité et de la délivrance de visas temporaires et permanents, ainsi que de l’intégrité du programme, de la gestion du rendement, et de l’évaluation. Les normes de traitement seront conformes à celles d’autres programmes de résidence permanente dans la catégorie de l’immigration économique.

Avant le lancement du programme permanent, le Ministère continuera la coordination avec les provinces de l’Atlantique pour assurer une transition harmonieuse du projet pilote vers le programme permanent. Des activités de communication se tiendront pour informer le public du lancement du programme et pour offrir aux employeurs de la région de l’Atlantique du soutien pour comprendre les nouveaux aspects du programme. Après le lancement du programme, le Ministère surveillera le rendement du programme dans le cadre de son engagement envers l’intégrité du programme et le service à la clientèle. Le Ministère continuera également de rencontrer régulièrement les provinces de l’Atlantique pour assurer une gouvernance efficace du programme.

Personne-ressource

Korey McKinnon
Directeur
Politique et programmes de l’immigration économique (régional)
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
365, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario)
K1A 1L1
Courriel : IRCC.AIPP-PPICA.IRCC@cic.gc.ca