Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail (produits menstruels) : DORS/2023-78

La Gazette du Canada, Partie II, volume 157, numéro 10

Enregistrement
DORS/2023-78 Le 21 avril 2023

CODE CANADIEN DU TRAVAIL

C.P. 2023-359 Le 21 avril 2023

Attendu que, aux termes du paragraphe 157(3)référence a du Code canadien du travail référence b, les règlements du gouverneur en conseil prévus par les paragraphes 157(1)référence c ou (1.1)référence d de cette loi en matière de sécurité et de santé au travail se prennent, dans le cas d’employés travaillant à bord de navires, d’aéronefs ou de trains, en service, sur la double recommandation des ministres du Travail et des Transports et, dans le cas d’employés travaillant dans les secteurs de l’exploration et du forage pour la recherche de pétrole et de gaz sur les terres domaniales — au sens de la Loi fédérale sur les hydrocarbures référence e — ou de la production, de la conservation, du traitement ou du transport de ce pétrole ou gaz, sur la recommandation, d’une part, du ministre du Travail et du ministre des Services aux Autochtones et, d’autre part, du ministre des Ressources naturelles, celui-ci devant tenir compte des éventuelles recommandations de la Régie canadienne de l’énergie à l’égard du règlement ci-joint;

Attendu que la Régie canadienne de l’énergie n’a formulé aucune recommandation à leur égard,

À ces causes, sur recommandation du ministre du Travail, du ministre des Transports, de la ministre des Services aux Autochtones et du ministre des Ressources naturelles et en vertu des articles 125référence f, 157référence g et 270référence h du Code canadien du travail référence b, Son Excellence la Gouverneure générale en conseil prend le Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail (produits menstruels), ci-après.

Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail (produits menstruels)

Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail

1 L’article 9.17 du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail référence 1 est remplacé par ce qui suit :

9.17 (1) L’employeur fournit des produits menstruels, notamment des tampons et des serviettes sanitaires propres et hygiéniques, dans chaque lieu d’aisances.

(2) S’il lui est en pratique impossible de fournir les produits menstruels dans le lieu d’aisances, il les fournit dans un autre endroit qui se trouve dans le même lieu de travail placé sous son entière autorité, qui est accessible en tout temps aux employés, et qui offre un degré raisonnable d’intimité.

(3) Il fournit un contenant muni d’un couvercle destiné à recevoir les produits menstruels dans les endroits suivants :

Règlement sur la santé et la sécurité au travail (trains)

2 Le paragraphe 6.15(4) du Règlement sur la santé et la sécurité au travail (trains) référence 2 est remplacé par ce qui suit :

(4) L’employeur fournit dans chaque cabinet de toilette :

(5) S’il lui est en pratique impossible de fournir les produits menstruels dans le cabinet de toilette, il les fournit dans un autre endroit qui se trouve dans le lieu de travail placé sous son entière autorité qui est accessible en tout temps aux employés et qui offre un degré raisonnable d’intimité.

Règlement sur la sécurité et la santé au travail (pétrole et gaz)

3 L’article 10.13 du Règlement sur la sécurité et la santé au travail (pétrole et gaz) référence 3 est remplacé par ce qui suit :

10.13 (1) L’employeur fournit des produits menstruels, notamment des tampons et des serviettes sanitaires propres et hygiéniques, dans chaque cabinet de toilette.

(2) S’il lui est en pratique impossible de fournir les produits menstruels dans le cabinet de toilette, il les fournit dans un autre endroit qui est un lieu de travail placé sous son entière autorité, qui est accessible en tout temps aux employés et qui offre un degré raisonnable d’intimité.

(3) Il fournit un contenant muni d’un couvercle destiné à recevoir les produits menstruels dans les endroits suivants :

Règlement sur la santé et la sécurité au travail en milieu maritime

4 (1) L’alinéa 70e) du Règlement sur la santé et la sécurité au travail en milieu maritime référence 4 est remplacé par ce qui suit :

(2) L’article 70 du même règlement devient le paragraphe 70(1) et est modifié par adjonction de ce qui suit :

(2) S’il lui est en pratique impossible de fournir les produits menstruels dans le cabinet de toilette, il les fournit dans un autre endroit qui se trouve sur le lieu de travail placé sous son entière autorité, qui est accessible en tout temps aux employés, et qui offre un degré raisonnable d’intimité.

Règlement sur la santé et la sécurité au travail (aéronefs)

5 L’article 4.7 du Règlement sur la santé et la sécurité au travail (aéronefs) référence 5 est remplacé par ce qui suit :

4.7 (1) L’employeur fournit les objets ci-après dans chaque salle d’eau contenant une toilette :

(2) S’il lui est en pratique impossible de fournir les produits menstruels dans la salle d’eau, il les fournit dans un autre endroit qui se trouve dans le lieu de travail placé sous son entière autorité, qui est accessible en tout temps aux employés, et qui offre un degré raisonnable d’intimité.

Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires (Code canadien du travail)

6 L’article 372 de la section 1 de la partie 2 de l’annexe 1 du Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires (Code canadien du travail) référence 6 est remplacé par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

372 9.17(1) C
372.1 9.17(2) C
372.2 9.17(3)a) B
372.3 9.17(3)b) B
7 L’article 47 de la section 2 de la partie 2 de l’annexe 1 du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

47 4.7(1)a) C
47.1 4.7(1)b) B
47.2 4.7(2) C
8 Les articles 218 à 222 de la section 4 de la partie 2 de l’annexe 1 du même règlement sont remplacés par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

218 70(1)a) B
219 70(1)b) B
220 70(1)c) B
221 70(1)d) B
222 70(1)e) C
222.1 70(1)f) B
222.2 70(2) C
9 L’article 215 de la section 5 de la partie 2 de l’annexe 1 du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

215 10.13(1) C
215.1 10.13(2) C
215.2 10.13(3)a) B
215.3 10.13(3)b) B
10 L’article 79 de la section 6 de la partie 2 de l’annexe 1 du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

79 6.15(4)a) C
79.1 6.15(4)b) B
79.2 6.15(5) C

Entrée en vigueur

11 Le présent règlement entre en vigueur le 15 décembre 2023.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Résumé

Enjeux : La majorité des règlements sur la santé et la sécurité au travail (règlements sur la SST) pris en vertu de la partie II (Santé et sécurité au travail) du Code canadien du travail (le Code) exigent que les employeurs fournissent des articles sanitaires comme du papier hygiénique, du savon, de l’eau chaude et un moyen de se sécher les mains. À l’heure actuelle, aucune exigence n’est en place pour obliger les employeurs à fournir des produits menstruels sur les lieux de travail sous réglementation fédérale, malgré le fait qu’on estime qu’environ 35 % de leurs employés utilisent des produits menstruels sur une base régulière. L’absence de produits menstruels sur le lieu de travail peut se traduire par des risques pour la santé et la sécurité physiques et psychologiques des employés qui ont leurs règles. Ceux-ci peuvent se tourner vers des solutions improvisées ou éviter le lieu de travail en raison de l’anxiété, de la honte et de la stigmatisation, ce qui pourrait avoir un impact sur leur santé mentale, leur performance et leur productivité. De plus, le coût des produits menstruels varie considérablement d’un endroit à l’autre du Canada, et le fardeau financier est assumé par les employés qui ont leurs règles.

Description : Le Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail (produits menstruels) [le Règlement] modifie les dispositions relatives aux mesures d’hygiène des règlements sur la SST afin d’exiger que les employeurs fournissent des produits menstruels, notamment des tampons et des serviettes sanitaires propres et hygiéniques, à l’usage des employés dans chaque lieu d’aisances des lieux de travail placés sous leur entière autorité. Compte tenu de la diversité des lieux de travail relevant de la compétence fédérale, le Règlement permet aux employeurs de fournir des produits menstruels dans un autre endroit que les lieux d’aisances, mais dans le même lieu de travail, lorsqu’il est en pratique impossible de le faire, à condition que cet endroit soit accessible aux employés en tout temps et offre un degré raisonnable d’intimité. L’employeur doit aussi fournir un contenant muni d’un couvercle pour y jeter les produits menstruels dans chaque compartiment des lieux d’aisances.

Justification

Consultations : À ce jour, le Programme du travail d’Emploi et Développement social Canada (le Programme du travail) a pris de nombreuses mesures pour faire avancer cette initiative afin de réduire les risques pour la santé et la sécurité physiques et psychologiques des employés qui ont leurs règles. Plus précisément, en mai 2019, un avis d’intention a été publié dans la Partie I de la Gazette du Canada; en juin 2021, une table ronde d’experts a été convoquée; en août 2021, un résumé des conclusions et un sondage en ligne ont été publiés pour recueillir les commentaires du public; en avril 2022, une séance de consultation a été organisée avec un large éventail d’intervenants; enfin, en octobre 2022, le projet de règlement a fait l’objet d’une publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada aux fins de rétroaction des intervenants et du public. Dans l’ensemble, les intervenants ont indiqué que l’initiative a bénéficié du temps qui s’est écoulé depuis la première consultation en 2019, et un consensus existe désormais parmi les intervenants.

Déclaration coûts-avantages : L’analyse quantitative utilise des dollars canadiens constants de 2021, actualisés à l’année 2022 à l’aide d’un taux d’actualisation de 7 %. De 2024 à 2033, la valeur actuelle des coûts monétisés est estimée à 133,5 millions de dollars et la valeur actuelle des avantages monétisés est estimée à 84,2 millions de dollars. Les avantages qualitatifs comprennent la réduction de l’anxiété et une augmentation de la productivité. Puisque l’hygiène personnelle est une composante importante de la santé physique, le Règlement permettra de mieux protéger la santé et la sécurité des employés sous réglementation fédérale qui ont leurs règles en obligeant les employeurs à fournir des produits menstruels sur les lieux de travail.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation : Les modifications visant à exiger que les employeurs fournissent des produits menstruels ne s’appliquent qu’aux lieux de travail sous réglementation fédérale, de sorte qu’il n’y a pas d’incidence sur la coopération réglementaire.

Enjeux

À l’heure actuelle, le Code n’oblige pas les employeurs à fournir des produits menstruels sur les lieux de travail sous réglementation fédérale, malgré le fait que l’on estime qu’environ 35 % de leurs employés ont besoin de produits menstruels sur une base régulière. L’absence de produits menstruels sur le lieu de travail peut se traduire par des risques pour la santé et la sécurité physiques et psychologiques des employés qui ont leurs règles, en raison du recours à des solutions improvisées, comme l’utilisation de papier hygiénique et de serviettes en papier pour remplacer les tampons ou les serviettes sanitaires, par manque d’accès à des produits menstruels. La santé psychologique peut également être plus menacée en raison de l’anxiété, de la honte et de la stigmatisation qui entourent souvent les menstruations, ce qui a un impact particulier sur la santé mentale, la performance et la productivité. L’intervention du gouvernement est nécessaire pour que le Programme du travail puisse remplir son mandat de maintenir les lieux de travail sains et sécuritaires.

Les lieux de travail sous réglementation fédérale englobent diverses industries et conditions de travail. Dans certaines circonstances, l’absence de produits menstruels dans les lieux de travail peut entraîner des risques pour la santé physique et psychologique des employés qui en ont besoin dans des situations où, par exemple, il est impossible d’avoir accès aux produits nécessaires en raison de l’emplacement du lieu de travail, comme dans les lieux de travail isolés, le transport ferroviaire, aérien et routier. Pour les employés ayant leurs règles vivant dans des régions éloignées, l’impact négatif sur leur santé physique et psychologique peut être accru en raison d’obstacles plus importants, tels que le coût plus élevé des produits menstruels et le manque d’accessibilité à ceux-ci. Le coût des produits menstruels varie considérablement d’un endroit à l’autre au Canada, et le fardeau financier est assumé exclusivement par les employés qui ont des règles. Ce fardeau financier est particulièrement lourd pour les personnes à faible revenu et les personnes marginalisées qui ont des menstruations, notamment les Autochtones et les membres de la communauté 2ELGBTQI+.

En modifiant les règlements sur la SST, le gouvernement du Canada prend des mesures pour répondre aux risques pour la santé et la sécurité physiques et psychologiques, tout en faisant progresser l’engagement du mandat du ministre du Travail. Cet engagement consiste à diriger les efforts pour fournir des produits menstruels dans les lieux de travail sous réglementation fédérale afin de favoriser la participation au travail, en exigeant que les employeurs fournissent des produits menstruels à leurs employés qui ont leurs règles.

Contexte

Le Programme du travail vise à promouvoir et à maintenir des relations industrielles stables et des milieux de travail sous réglementation fédérale sûrs, justes, sains, équitables et productifs. La partie II du Code et les règlements pris en vertu de cette partie établissent certaines exigences visant à protéger les employés sous réglementation fédérale en veillant à ce que les lieux de travail soient tenus dans un état propre et salubre. Ces exigences, qui sont énoncées dans plusieurs règlements sur la SST pris en vertu du Code, comprennent l’obligation pour les employeurs de fournir des articles d’hygiène comme du papier hygiénique, du savon, de l’eau chaude et un moyen de se sécher les mains.

Le public est de plus en plus sensibilisé et reconnaît que les produits menstruels constituent des articles nécessaires qui sont essentiels à la santé d’une grande partie des Canadiens. Des membres du public ont fait part au Programme du travail de leurs préoccupations quant au fait que l’absence de produits menstruels sur les lieux de travail peut entraîner des problèmes d’hygiène et de santé. Les employés qui ont leurs règles sont confrontés à des défis supplémentaires en n’ayant pas de produits menstruels à leur disposition au travail. Le début inattendu d’une période menstruelle pourrait conduire à l’absentéisme, ce qui a finalement un impact sur la productivité du lieu de travail. À ce titre, en mai 2019, le Programme du travail a publié un avis d’intention dans la Partie I de la Gazette du Canada, décrivant une proposition visant à modifier les règlements sur la SST afin d’exiger que les employeurs fournissent des produits menstruels sur le lieu de travail à l’usage des employés qui ont leurs règles.

Plus précisément, en octobre 2020, le Programme du travail a reçu une pétition comportant 2 666 signatures de Canadiens demandant au gouvernement d’exiger que tous les lieux de travail sous réglementation fédérale fournissent des produits menstruels (tampons et serviettes sanitaires) dans les toilettes. La pétition demandait également au gouvernement d’aborder l’équité menstruelle au niveau national en donnant la priorité à son travail sur cette initiative.

Plus tard, en décembre 2021, le gouvernement a publié la lettre de mandat du ministre du Travail, qui réaffirme l’engagement du gouvernement à diriger les efforts visant à exiger des employeurs sous réglementation fédérale qu’ils fournissent des produits menstruels sur le lieu de travail afin d’aider à assurer la participation des employés qui ont leurs règles au travail.

Dans le monde entier, plusieurs initiatives relatives aux produits menstruels ont récemment vu le jour. Au niveau provincial, la Colombie-Britanniqueréférence 7 et la Nouvelle-Écosseréférence 8 ont récemment introduit la fourniture de produits menstruels dans toutes les écoles de la province, exigeant que des produits menstruels soient fournis à tous les élèves qui pourraient en avoir besoin. Au niveau international, plusieurs pays ont mis en œuvre des initiatives similaires en matière de produits menstruels. Par exemple, l’Écosse est récemment devenue le premier pays à fournir un accès gratuit et universel aux produits menstruels, exigeant des autorités et des organisations locales qu’elles veillent à ce qu’un choix de différents types de produits soit mis à disposition. De plus, l’Australie, la France, le Botswana et l’Afrique du Sud ont également commencé à fournir des produits menstruels dans les écoles. En février 2021, la Nouvelle-Zélande a annoncé que toutes les écoles auront accès à des produits menstruels tels que des tampons et des serviettes sanitaires afin de répondre aux rapports selon lesquels les élèves s’absentaient parce qu’ils n’avaient pas les moyens de se procurer ces produitsréférence 9.

En ce qui concerne la réglementation des produits menstruels, certains sont classés comme des dispositifs médicaux au Canada. En particulier, les tampons sont considérés comme des dispositifs médicaux de classe II. Les serviettes sanitaires n’ont pas été considérées comme relevant du cadre des dispositifs médicauxréférence 10. Santé Canada est chargé de veiller à ce que les produits vendus au Canada soient sûrs, efficaces et de haute qualité, en fonction des exigences en matière d’homologation, de fabrication de qualité et de surveillance après la mise sur le marché.

Objectif

L’objectif principal des modifications aux règlements sur la SST est de faire en sorte que, dans les lieux de travail sous réglementation fédérale, les employés qui ont leurs règles aient accès à des produits menstruels propres et hygiéniques en tout temps pendant leur travail et dans le lieu de travail placé sous l’entière autorité de l’employeur. Un accès sans restriction aux produits menstruels permettra de mieux protéger la santé physique et psychologique et réduire les risques pour la sécurité des employés qui ont leurs règles. En assurant l’accès des employés à des produits menstruels en tout temps sur le lieu de travail, cette initiative fera également progresser l’engagement du mandat de 2021 du ministre du Travail. De plus, cette initiative soutient les initiatives plus vastes du gouvernement en matière d’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) :

Description

Le Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail (produits menstruels) modifie cinq règlements sur la SST :

Le Règlement modifiera les dispositions relatives aux mesures d’hygiène dans les règlements sur la SST spécifiés afin d’exiger que les employeurs sous réglementation fédérale fournissent des produits menstruels, notamment des tampons et des serviettes propres et hygiéniques, dans chaque cabinet de toilette, quel que soit le sexe indiqué. L’employeur décidera des marques de produits qu’il va fournir, du moment qu’il fournisse au moins des tampons et des serviettes sanitaires. L’employeur n’est pas tenu de demander l’avis des employés pour décider des marques à fournir afin de se conformer à ce règlement; il est toutefois encouragé à le faire sur une base volontaire.

Compte tenu de la diversité des lieux de travail relevant de la compétence fédérale (tels que les lieux de travail non traditionnels, mobiles ou éloignés)référence 11, s’il n’est pas possible de fournir les produits menstruels dans chaque cabinet de toilette, les employeurs auront également la possibilité de fournir ces produits, dans le même lieu de travail placé sous son entière autorité, dans un autre endroit qui est accessible en tout temps par les employés et qui offre un degré raisonnable d’intimité. Par exemple, les employeurs dont les lieux de travail ne sont pas facilement accessibles, comme les sites de travail éloignés, les transports ferroviaires, aériens et routiers, peuvent envisager de fournir des produits menstruels dans les armoires à fournitures de bureau dans les salles de repos désignées des employés ou dans une trousse de produits menstruels qui peut être facilement transportée.

Le Règlement assurera également qu’un contenant muni d’un couvercle pour y jeter les produits menstruels soit fourni dans chaque compartiment des toilettes.

Le Règlement offrira également des avantages potentiels aux employés qui ont leurs règles, comme l’a soulevé le public, et pourrait contribuer à réduire :

À la suite des commentaires soumis lors de la publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada, le Programme du travail a apporté les changements suivants :

À la suite de la publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada, des révisions mineures ont été apportées au Règlement afin que les dispositions soient plus claires. Ces modifications n’ont pas eu d’incidence sur les obligations de l’employeur.

Les incidences sur l’analyse coûts-avantages résultant des modifications apportées à la proposition de la publication préalable sont examinées à la section « Avantages et coûts » du présent résumé.

De plus, afin de faire progresser l’engagement du gouvernement visant à soutenir l’équité entre les genres, dans le cadre d’une initiative distincte à venir, le Programme du travail examinera les dispositions relatives aux mesures d’hygiène dans les cinq règlements sur la SST afin de moderniser le langage et d’assurer son inclusivité.

Désignation des violations

Afin de s’assurer que ces exigences sont applicables au moyen de sanctions administratives pécuniaires (SAP), des modifications corrélatives seront apportées au Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires (Code canadien du travail) [Règlement sur les SAP]. Le Règlement sur les SAP est pris en vertu de la partie IV (Sanctions administratives pécuniaires) du Code, qui est entré en vigueur le 1er janvier 2021, afin de promouvoir la conformité aux exigences des parties II (Normes du travail) et III (Santé et sécurité au travail) du Code. Le Règlement sur les SAP désigne et classe les obligations prévues aux parties II et III du Code et les règlements connexes pris en vertu de chacune de ces parties. Seules les infractions désignées peuvent faire l’objet d’une SAP.

Comme il est indiqué dans la publication préalable, le non-respect de la nouvelle exigence réglementaire concernant la fourniture d’un contenant couvert pour l’élimination des produits menstruels sera classé comme une violation de type B et le non-respect de la nouvelle exigence réglementaire concernant la fourniture de produits menstruels sera classé comme une violation de type C.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Avis d’intention

En mai 2019, le Programme du travail a publié, dans la Partie I de la Gazette du Canada, un avis d’intention exposant une considération visant à modifier les règlements sur la SST afin d’exiger que les employeurs fournissent des produits menstruels sur le lieu de travail à l’usage des employés ayant leurs règles. L’avis d’intention donnait aux intervenants et aux membres du public l’occasion de s’exprimer sur la considération proposée. La majorité des personnes qui ont répondu à l’avis d’intention sont favorables à une telle initiative.

Ce que nous avons entendu

En décembre 2020, le Programme du travail a publié un rapport intitulé Ce que nous avons entendu, qui résume les commentaires reçus à la suite de la publication de l’avis d’intention dans la Partie I de la Gazette du Canada. Les intervenants et les membres du public ont partagé leurs opinions sur le type de produits menstruels qui devraient être fournis et sur l’emplacement de ces produits sur le lieu de travail. De plus, les répondants ont fait des commentaires sur l’importance de créer un accès sûr et équitable aux produits menstruels, ainsi que sur la nécessité de tenir compte des répercussions financières potentielles de la fourniture de produits menstruels sur le lieu de travail.

Les statistiques suivantes ont été produites à partir des 42 soumissions de commentaires reçues :

Les commentaires supplémentaires ont porté sur les questions suivantes :

Table ronde d’experts

À la suite de la publication du rapport intitulé Ce que nous avons entendu, en juin 2021, le Programme du travail a convoqué une table ronde d’experts qui ont de l’expérience dans le développement, la mise en œuvre et/ou l’évaluation de politiques ou d’initiatives. Leurs initiatives visent à accroître l’accès aux produits menstruels sur le lieu de travail, dans la communauté ou au sein du gouvernement. Au cours de la table ronde, les experts ont partagé la façon dont les autres juridictions mettent en œuvre les initiatives existantes en termes d’accessibilité des produits et de distribution. Douze experts ont participé à la table ronde, issus des groupes suivants :

Sommaire des conclusions et sondage en ligne

À partir des commentaires reçus lors de la table ronde d’experts, le Programme du travail a publié un sommaire des conclusions et un sondage en ligne pour recueillir les commentaires du public concernant la proposition d’exiger que les employeurs sous réglementation fédérale fournissent des produits menstruels sur le lieu de travail. Le sondage a débuté le 3 août 2021 et s’est terminé le 7 septembre 2021. Les questions portaient sur la fourniture potentielle de produits menstruels dans les lieux de travail sous réglementation fédérale, y compris les bureaux, les lieux de travail non traditionnels, mobiles et éloignés. Au total, le Programme du travail a reçu 734 réponses d’employeurs, d’employés et de syndicats sous réglementation fédérale, et de membres du public exprimant un large éventail d’opinions. Parmi une vaste sélection de questions, les répondants ont fait part de leurs préférences et de leurs préoccupations éventuelles quant à la façon dont les employeurs devraient fournir des produits menstruels sur les lieux de travail sous réglementation fédérale.

À la fois dans les lieux de travail traditionnels et non traditionnels, plus de 80 % des répondants ont déclaré que les employés devraient avoir accès à des serviettes sanitaires et à des tampons. La majorité des répondants ont déclaré que les employés des lieux de travail isolés et mobiles devraient recevoir des produits menstruels, bien que des barrières aient été citées telles que les problèmes logistiques potentiels. De plus, la méthode de distribution de produits menstruels la plus populaire parmi les répondants est celle des distributeurs situés dans les lieux d’aisances ou dans les cabinets de toilette. Bien que certains répondants ne soient pas d’accord avec l’idée de fournir des produits dans les toilettes pour hommes et les toilettes neutres, beaucoup pensent qu’une consultation plus poussée avec les employés transgenres et non binaires ou avec les groupes de défense des droits des membres des communautés 2ELGBTQI+ devrait permettre de déterminer dans quelles toilettes les produits menstruels sont disponibles. Dans l’ensemble, parmi ceux qui n’ont pas soutenu l’initiative, le coût a été cité comme principale préoccupation. Les répondants ont déclaré qu’il était important de consulter les employés actuels sur cette initiative. Enfin, il a été suggéré que du matériel éducatif soit fourni aux employeurs et aux employés au sujet de l’initiative.

Consultation

Le 4 avril 2022, le Programme du travail a tenu une séance de consultation avec un large éventail d’intervenants du Comité consultatif sur la santé et la sécurité au travail (CCSST), représentant les employeurs et les employés sous réglementation fédérale. Les organisations autochtones ont également été invitées à y participer. Avant la séance, un document de consultation contenant des questions de discussion a été remis aux intervenants et aux organisations autochtones. Au total, 28 représentants des organisations suivantes ont participé, en plus des représentants ministériels de Transports Canada, Ressources naturelles Canada, la Régie de l’énergie du Canada, Services aux Autochtones Canada et Femmes et Égalité des genres Canada qui ont participé en tant qu’observateurs :

De plus, les intervenants et les organisations autochtones ont eu la possibilité de fournir des commentaires écrits; un représentant d’employés a choisi de présenter une soumission. Dans l’ensemble, ils ont convenu que des produits menstruels devraient être fournis dans tous les lieux de travail placés sous l’entière autorité de l’employeur et à tous les employés, quel que soit leur genre. Les commentaires peuvent être résumés en cinq thèmes :

1. Utilisation des cabinets de toilette

Bien que les lieux de travail sous réglementation fédérale comprennent une grande diversité de lieux d’aisances, les participants ont indiqué que dans la plupart des cas, fournir des produits menstruels à l’intérieur des lieux d’aisances était la meilleure option. Les cabinets de toilette individuels sont considérés comme offrant plus d’intimité que d’autres solutions, comme les comptoirs des lieux d’aisances ou une salle de repos, car cela permet aux employés de prendre un produit menstruel sans que leurs collègues ou leur employeur ne le sachent à ce moment. Le respect de la vie privée a été cité comme facteur particulièrement important pour les employés qui ne veulent pas s’identifier comme quelqu’un qui a ses règles en raison de la stigmatisation négative.

Alors que les cabinets de toilette individuels étaient considérés comme étant la meilleure option pour fournir des produits menstruels dans plusieurs lieux de travail, la question de savoir dans quels lieux d’aisances ou cabinets les fournir a été discutée. Tous les participants ont convenu que les employés devraient pouvoir accéder aux produits menstruels, qu’ils utilisent des lieux d’aisances pour hommes, pour femmes ou neutres. Dans les lieux d’aisances comportant plusieurs cabinets, certains ont suggéré de ne pas exiger la présence de produits menstruels dans tous les cabinets.

2. Flexibilité de la réglementation

Bien que les représentants des employés et des employeurs aient convenu que des produits menstruels devraient être fournis dans les lieux d’aisances lorsque cela est possible, les employeurs ont demandé une certaine flexibilité quant à la façon dont ils devraient être distribués. En raison du large éventail de lieux de travail sous réglementation fédérale, les employeurs ont suggéré qu’une réglementation trop prescriptive pourrait avoir des conséquences imprévues sur la mise en œuvre ou devenir trop coûteuse à mettre en œuvre dans certains lieux de travail.

Les lieux de travail non traditionnelsréférence 12 ont tous été cités comme ayant des besoins complexes et spécifiques qui rendraient difficile la création de règles uniques. Certains intervenants ont recommandé de prescrire simplement que des produits menstruels doivent être fournis à tous les employés tout en respectant leur vie privée afin de s’assurer que la réglementation puisse être mise en œuvre dans tous les types de lieux de travail.

3. Enjeu avec les exigences sur les mesures d’hygiène existantes

Les intervenants ont indiqué que certaines exigences des règlements actuels sur la SST devraient être modifiées en même temps que le règlement proposé. Ils ont soulevé la question des exigences réglementaires actuelles incluses dans les règlements sur la SST, qui prévoient la mise à disposition d’un contenant avec un couvercle pour l’élimination des produits menstruels dans chaque lieu d’aisances utilisé par les employées « féminines ». Étant donné que les produits menstruels doivent être fournis à tous les employés, un contenant avec un couvercle pour jeter les produits menstruels doit se trouver dans tous les compartiments des toilettes, sans égard au genre identifiant celles-ci.

4. Mise en œuvre

Malgré leur soutien, certains employeurs ont exprimé des inquiétudes quant aux délais de mise en œuvre potentiels. Ils ont cité la nécessité d’apporter des changements structurels aux toilettes existantes, ce qui prendrait du temps et des ressources, surtout compte tenu des répercussions de la pandémie de COVID-19. Pour pallier ce problème, ils ont noté que des mesures temporaires pourraient être mises en œuvre rapidement pendant que des solutions permanentes sont élaborées, ce qui peut toutefois ne pas être nécessaire en raison de la période de mise en œuvre accordée aux employeurs après l’enregistrement du Règlement. En ce qui concerne la date d’entrée en vigueur du Règlement, un intervenant a indiqué qu’un an semblait raisonnable.

Certains intervenants ont suggéré que du matériel éducatif soit fourni aux employeurs et aux employés afin de définir les attentes concernant l’utilisation des produits et d’assurer l’équité entre les genres et l’inclusivité.

5. Coûts

Au cours de la séance de consultation, on a demandé aux employeurs sous réglementation fédérale s’ils avaient une idée du coût pour fournir des produits menstruels pour les employés qui ont leurs règles et des contenants pour y jeter ceux-ci. Les employeurs sous réglementation fédérale présents n’ont pas été en mesure de fournir une estimation des coûts pour le moment. Cependant, un représentant d’employés a indiqué que les coûts liés au temps perdu en raison d’un incident lié à des menstruations imprévues devraient être pris en compte puisqu’il s’agit d’heures perdues pour l’employé, en supposant qu’il ne soit pas rémunéré pendant son absence au travail. Le même représentant des employés est d’avis que le fait de fournir des produits menstruels dans les lieux de travail sous réglementation fédérale serait très abordable pour les employeurs et que les produits menstruels devraient être reconnus comme un bien essentiel, tout comme le papier hygiénique qui est fourni par les employeurs.

Conclusion

Le Programme du travail a entendu les divers points de vue des intervenants qui ont assisté à la séance de consultation qui a alimenté le Règlement visant à fournir des produits menstruels tout en préservant la santé et la sécurité au travail dans les lieux de travail sous réglementation fédérale.

Dans l’ensemble, les intervenants ont indiqué que l’initiative a bénéficié du temps qui s’est écoulé depuis la première consultation en 2019, et qu’un fort consensus existe désormais parmi les intervenants. Le Règlement devrait toutefois tenir compte de l’aspect pratique et offrir un certain degré de flexibilité.

Publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada

Le Règlement a fait l’objet d’une publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada le 15 octobre 2022. Dans le cadre du processus réglementaire fédéral, les Canadiens ont été invités à soumettre leurs commentaires au moyen du nouveau Système de consultation réglementaire en ligne (SCRL). La période de commentaires de 30 jours a pris fin le 13 novembre 2022.

Au cours de la période de commentaires de la Partie I de la Gazette du Canada, le Programme du travail a reçu au total 46 commentaires et soumissions par courriel (41 commentaires au moyen du SCRL et 5 courriels) concernant l’initiative : 29 commentaires appuyaient la proposition (63 %), 12 étaient négatifs (26 %) et 5 étaient neutres (11 %). Des participants ayant soumis des commentaires, 15 sont restés anonymes (33 %), 11 représentaient des organisations (24 %) et 20 l’on fait en tant que particuliers (43 %). Un employeur sous réglementation fédérale a soumis des commentaires. Cependant, des commentaires ont été reçus d’associations représentant des groupes d’employeurs.

Dans l’ensemble, les commentaires reçus au sujet de l’initiative ont été positifs (63 %) et ont indiqué que l’initiative pourrait améliorer davantage la santé et le bien-être des employés sous réglementation fédérale et promouvoir les valeurs d’équité et d’inclusion du Canada. Plusieurs thèmes communs comprenaient les répercussions de l’initiative, sa mise en œuvre et l’emplacement des produits, ainsi que son coût, sa date d’entrée en vigueur et son application.

Sous réserve des Lignes directrices sur la publication et le caviardage des commentaires du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et de Services publics et Approvisionnement Canada, les organismes de réglementation sont tenus de publier tous les commentaires concernant les projets de règlements sur une plateforme unique qui permet au public de consulter les commentaires reçus. Sur les 46 commentaires reçus, 4 ont nécessité un caviardage, car ils ont été considérés comme contenant des grossièretés, des propos sectaires, des liens externes ou des notes de bas de page. Tous les commentaires ayant fait l’objet d’un caviardage ont été affichés avec l’avis suivant : Une partie de ce commentaire a été caviardée puisqu’elle n’est pas conforme aux normes du gouvernement du Canada établies dans l’avis de confidentialité et les conditions d’utilisation.

Le Programme du travail a publié tous les commentaires soumis au moyen du SCRL ou par courriel dans la Gazette du Canada afin qu’ils soient accessibles au public.

Les commentaires peuvent être résumés par quatre thèmes :

1. Répercussions de la mise à disposition de produits menstruels

Les répondants ayant soumis des commentaires positifs ont indiqué que, selon leur perspective, cette initiative aura une incidence bénéfique sur le stress et l’anxiété liés à l’accès à des produits menstruels dans le lieu de travail, qu’elle est essentielle pour favoriser l’équité, et que certains employés estiment que les avantages l’emportent sur les coûts, à la fois pour les employés et les employeurs.

Les commentaires négatifs indiquaient que les adultes devraient être en mesure de gérer elles-mêmes leurs menstruations sans l’appui de règlements gouvernementaux, que le Programme du travail surestime les répercussions psychologiques auxquelles l’initiative remédie, et qu’il n’existe pas de discrimination fondée sur les menstruations.

Un organisme caritatif canadien a indiqué que le Programme du travail devrait mener davantage de consultations avec les Premières Nations occupant des réserves où se trouvent des milieux de travail sous réglementation fédérale. Peu de temps avant la publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada, un courriel comprenant un document de mobilisation ainsi qu’une invitation à participer aux consultations relatives au Règlement ont été envoyés à plusieurs signataires de traités modernes, autres gouvernements autochtones, et organismes autochtones. Les détails relatifs à cette mobilisation se trouvent dans la section « Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones » de ce résumé.

Le Programme du travail a examiné ces commentaires, mais n’a pas fait de modification au Règlement puisque les répondants partageaient une opinion personnelle par rapport à l’initiative.

2. Mise en œuvre et emplacement

Deux représentants d’employeurs ainsi qu’un autre intervenant ont indiqué que de nombreuses entreprises sous réglementation fédérale louent les bâtiments qu’elles utilisent et n’exercent donc pas un contrôle direct sur les cabinets de toilette. Ils ont fait part de leurs préoccupations concernant les restrictions relatives aux immeubles qui empêchent les employeurs d’apporter des changements aux cabinets de toilette existants pour satisfaire aux exigences concernant les contenants pour jeter les produits menstruels et l’installation éventuelle de distributeurs pour les produits menstruels. De nombreux lieux de travail sont également dotés de cabinets de toilette qui sont utilisés par plusieurs locataires; ils ne sont pas destinés exclusivement à l’usage des employés et ne sont pas sous le contrôle direct de l’employeur.

De plus, le respect de la vie privée a été mentionné en tant que préoccupation, particulièrement en ce qui concerne les lieux de travail non traditionnels. Quelques syndicats et répondants individuels ont déclaré que si des employeurs choisissent de mettre à disposition des produits dans un autre emplacement, ce doit être parce qu’il n’est pas possible de ne pas les fournir dans un cabinet de toilette, et pas simplement en raison du coût de mise à disposition dans chaque cabinet de toilette. Le respect de la vie privée des employés peut être compromis si les produits sont mis à disposition dans une aire commune, et cela doit être pris en compte.

Un représentant d’employeurs a suggéré que les employeurs pourraient installer une machine qui distribue les produits à un certain intervalle (par exemple chaque minute) pour éviter que les employés ne prennent plus de produits que nécessaire pour une utilisation.

Le Programme du travail a pris en compte ces commentaires, mais n’a pas ajusté le Règlement puisque les employeurs ne sont pas tenus de faire de changement physique aux lieux d’aisances et peuvent distribuer les produits menstruels de la façon qui leur convient. Compte tenu de la diversité des lieux de travail relevant de la compétence fédérale (tels que les lieux de travail non traditionnels, mobiles ou éloignés, ainsi que différents types de propriété, comme la propriété ou la location), le Règlement offre aux employeurs la possibilité de fournir les produits menstruels dans les cabinets de toilette ou dans un autre endroit dans le même lieu de travail placé sous leur entière autorité (par exemple une armoire à fourniture de bureau) lorsqu’il n’est pas possible de fournir ces produits dans chaque cabinet de toilette, à condition que cet endroit soit accessible en tout temps par les employés et offre un degré raisonnable d’intimité. De plus, un distributeur automatique de produits muni d’une minuterie pourrait s’avérer très dispendieux pour les employeurs et le Règlement est conçu de sorte à offrir un certain degré de flexibilité.

Un syndicat a indiqué que le RSSTA devrait spécifiquement indiquer que les produits menstruels doivent être fournis à bord des avions. Le Programme du travail n’a pas modifié le RSSTA puisque les avions, étant effectivement des lieux de travail placés sous l’entière autorité de l’employeur, sont déjà visés par le Règlement.

Un intervenant a suggéré que la disposition du RSSTM relative aux exigences de gestion des déchets liés aux produits menstruels soit révisée de sorte à remplacer « sac de plastique » par « sac résistant à l’humidité ». Le Programme du travail a modifié le Règlement puisque l’intention est d’offrir aux employeurs la possibilité de choisir parmi une plus grande variété de types de doublure de contenant et que ce changement permettra potentiellement l’usage de produits respectueux de l’environnement.

Plusieurs répondants ont souligné que des produits réutilisables ou écologiques devraient être fournis (comme des coupes menstruelles, des tampons en tissu ou des tampons et des serviettes hygiéniques biologiques). Les répondants qui prônent l’emploi de produits réutilisables ont indiqué qu’ils croient que ces derniers s’avéreront plus économiques pour l’employeur au fil du temps. De plus, ils ont mentionné que certains produits réutilisables pouvant être utilisés pour une plus longue durée (jusqu’à 12 heures, dans certains cas, comparativement à trois ou quatre heures pour les produits jetables) peuvent réduire l’anxiété des personnes qui occupent un emploi dans des lieux de travail non traditionnels et qui pourraient avoir un accès limité aux salles de bain.

Deux syndicats et un organisme caritatif canadien ont exhorté le Programme du travail à exiger des employeurs qu’ils consultent les employés et leurs syndicats au sujet des types et des marques de produits dont ils ont besoin. Ces répondants ont indiqué qu’ils croient que cela fera en sorte d’éviter qu’il y ait de nouveaux risques et permettra d’améliorer la sécurité et de favoriser le bien-être psychologique des employés.

Le Programme du travail a pris en compte ces commentaires, mais n’a pas ajusté le Règlement de sorte à exiger des employeurs qu’ils fournissent des produits menstruels réutilisables ou écologiques. L’intention du Règlement est de donner accès aux employés occupant un emploi dans un lieu de travail relevant de la compétence fédérale à des tampons et serviettes sanitaires propres et hygiéniques dans leurs lieux de travail lorsque requis, tout en offrant aux employeurs la possibilité de choisir les produits qui leur conviennent. Selon les nouvelles exigences sanitaires, les employeurs seront responsables de déterminer les marques de commerce et les types de produits offerts, tout en s’assurant de se conformer aux exigences minimales définies par le Règlement (c’est-à-dire la fourniture de serviettes et de tampons). Bien que les répondants aient indiqué qu’ils croient qu’au fil du temps, il sera plus économique pour l’employeur de fournir des produits menstruels réutilisables ou écologiques, cela s’avère seulement pertinent dans le cas où l’employé continue à utiliser un tel produit et à l’avoir à sa portée, ce qui ne fait pas partie de l’intention de ce Règlement.

3. Avantages et coûts

Plusieurs commentaires relatifs à l’analyse coûts-avantages ont été soumis au cours de la période de consultation. Les commentaires provenaient de syndicats, d’individus, et d’un représentant d’employeurs. Les commentaires étaient partagés en ce qui concerne le coût. Aucun employeur sous réglementation fédérale n’a soumis de commentaire sur les coûts de façon individuelle et, par conséquent, le Programme du travail n’a pas reçu d’information sur les coûts d’une perspective de l’employeur. Un individu et un syndicat ont indiqué que, selon eux, les avantages de l’initiative l’emportent largement sur le coût monétaire.

Un individu et un syndicat ont indiqué que le taux d’adoption de 100 % (c’est-à-dire le pourcentage d’employés qui ont leurs règles qui utiliseraient les tampons et serviettes fournis par l’employeur pour tous les besoins de produits menstruels lorsqu’au lieu de travail) est surestimé parce que les employés utiliseront généralement ces produits en dernier recours, surtout si l’employeur offre des produits « inférieurs » à ceux qu’ils utilisent habituellement.

Plusieurs individus et un représentant d’employeurs ont manifesté leur désaccord et leurs préoccupations avec certaines suppositions et des résultats présentés dans l’analyse coûts-avantages. En général, ces intervenants jugeaient les avantages qualitatifs négligeables, argumentant que le lien entre le Règlement et les avantages est faible. Plusieurs individus ont indiqué que très peu de gens sont pris au dépourvu, sans produit menstruel. Un individu et un représentant d’employeur ont exprimé un commentaire à l’effet que le Règlement n’est pas équitable parce qu’il fournit des produits à seulement qu’un petit pourcentage de la main-d’œuvre canadienne. Un représentant d’employeurs a exprimé que le Règlement pourrait avoir un effet néfaste sur les conditions de travail des employés occupant un emploi dans un lieu de travail où la conformité est problématique, et qu’il croit que l’enjeu de l’accès aux produits menstruels est de nature sociétale et ainsi, qu’il requiert des mesures mises en œuvre et financées par le gouvernement plutôt que par les entreprises.

Après examen, il a été déterminé que l’analyse coûts-avantages publiée dans la Partie I de la Gazette du Canada reflète de façon adéquate les résultats de recherche sur le sujet et les commentaires reçus au cours de la publication préalable. Du texte additionnel a été ajouté aux sections portant sur les avantages qualitatifs pour tenir compte de la perspective partagée par certains intervenants selon laquelle les avantages sont vraisemblablement significatifs.

Six individus ont indiqué que la proposition utilise l’argent des contribuables pour des produits menstruels destinés à des personnes occupant des « emplois bien rémunérés ». Un individu a indiqué que cet argent devrait être utilisé pour fournir des produits dans les écoles ou à ceux vivant dans la pauvreté, ou encore à l’ensemble de la population canadienne. Un individu et un représentant d’employeurs ont souligné que cette initiative devrait avoir une cible plus grande que les employés sous réglementation fédérale, puisqu’elle exclut la plus grande partie de la main-d’œuvre canadienne (qui se trouve sous juridiction provinciale ou territoriale).

Le Programme du travail a pris en compte ces commentaires, mais n’a pas ajusté le Règlement puisque d’exiger la fourniture de produits menstruels dans des lieux autres que les lieux de travail relevant de la compétence fédérale, tels que des établissements scolaires ou des lieux de travail qui ne relèvent pas de la compétence fédérale, outrepasse la portée de cette initiative et la juridiction du Programme du travail.

4. Entrée en vigueur et conformité

Trois groupes représentant des employeurs et un intervenant ont demandé une extension de la période d’entrée en vigueur. Les arguments en faveur d’une période d’entrée en vigueur plus longue (entre 12 et 18 mois) prenaient en compte le temps et les ressources nécessaires pour apporter des changements structurels aux lieux d’aisances existants sous le contrôle direct des employeurs, ainsi que le temps requis pour déterminer les marques de produits devant être mis à disposition (ce qui comprend l’obtention des commentaires des employés), choisir les fournisseurs et conclure des contrats avec ceux-ci par l’entremise des fonctions d’approvisionnement. En réponse à ces commentaires, le Règlement a été modifié. Plutôt qu’une période d’entrée en vigueur de six mois, le Programme du travail a établi une date fixe d’entrée en vigueur, soit le 15 décembre 2023, puisque les répondants ont indiqué qu’ils souhaitaient avoir plus de temps pour se conformer aux nouvelles exigences.

Plusieurs répondants ont demandé une application rigoureuse du projet de règlement, notamment en recourant aux SAP en cas de non-conformité. Aucun répondant n’a formulé de commentaires sur les désignations relatives aux SAP incluses dans la publication préalable du Règlement. Ainsi, les dispositions reliées aux SAP demeurent inchangées.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Le Programme du travail a effectué l’évaluation des répercussions des traités modernes et a constaté que les modifications n’auraient pas d’incidence disproportionnée sur les signataires de traités modernes. Selon les activités spécifiques menées dans les régions visées par un traité moderne, les modifications pourraient s’appliquer aux lieux de travail sous réglementation fédérale situés sur leur territoire, puisque le Code continue de s’appliquer.

Les signataires de traités modernes, les autres gouvernements autochtones et les organisations autochtones ont eu l’occasion de contribuer au Règlement au moyen d’un document de travail sur la mobilisation, intitulé « Normes du travail et mobilisation en santé et sécurité au travail – Initiatives de réglementation en vertu des parties II et III du Code canadien du travail », qui leur a été envoyé par courriel à l’automne 2022 afin d’obtenir leurs commentaires. Le Programme du travail a reçu des commentaires concernant cette initiative de la part d’une organisation autochtone. Bien qu’une grande partie des commentaires de cette dernière outrepassait la portée de cette initiative, elle a suggéré que des produits réutilisables ou écologiques devraient être fournis. Ce document de travail a été soutenu par un dialogue avec les principaux partenaires autochtones. Le document et les questions de discussion ont été développés de façon adaptée à la culture et respectueux de la signification spirituelle du cycle menstruel pour de nombreuses collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Tel qu’il a été souligné dans la section Consultation de ce résumé, le Programme du travail n’a pas ajusté le Règlement de sorte à exiger des employeurs qu’ils fournissent des produits menstruels réutilisables ou écologiques. L’intention du Règlement est de donner accès aux employés occupant un emploi dans un lieu de travail relevant de la compétence fédérale à des tampons et serviettes sanitaires propres et hygiéniques dans leurs lieux de travail lorsque requis, tout en offrant aux employeurs la possibilité de choisir les produits qui leur conviennent.

Choix de l’instrument

Les options envisagées étaient le maintien du statu quo ou la modification des dispositions existantes des règlements sur la SST. D’autres options, telles qu’une approche non réglementaire comprenant des lignes directrices, ne traiteraient pas correctement les risques pour la santé physique et psychologique auxquels les employés ayant leurs règles sont confrontés en raison d’un accès inadéquat à des produits menstruels sur le lieu de travail. Les modifications réglementaires établissent des exigences claires que les employeurs doivent respecter et que les inspecteurs en santé et sécurité du Programme du travail doivent suivre pour assurer la conformité. Ainsi, une approche non réglementaire ne permettrait pas de contrôler les produits menstruels dans toutes les industries. Les employeurs pourraient fournir des produits menstruels gratuitement ou à un certain coût sur le lieu de travail sur une base volontaire, mais ils ne seraient pas légalement obligés de le faire. Le Programme du travail n’est actuellement pas au courant d’employeurs sous réglementation fédérale qui fournissent volontairement des produits menstruels sur leur lieu de travail, malgré un soutien public continu en ce sens.

Avant cette initiative, aucune exigence n’obligeait les employeurs à fournir des produits menstruels sur les lieux de travail sous réglementation fédérale. La modification des dispositions existantes des règlements sur la SST est la meilleure option pour assurer l’application et la protection de la santé et de la sécurité des employés qui ont leurs règles. De plus, des règlements sont nécessaires pour établir des normes équivalentes dans tous les lieux de travail sous réglementation fédérale, ce qui est l’intention de cette initiative puisque l’approche non réglementaire ne garantirait pas les mêmes normes en milieu de travail. Aucun de ces facteurs ne pouvant être pris en compte par le statu quo, l’option réglementaire a été retenue.

Analyse de la réglementation

Mises à jour suivant la publication préalable

Comme indiqué, deux changements ont été apportés au Règlement en raison des commentaires reçus au cours de la publication préalable. Le premier changement (l’introduction, dans le RSSTM, de la possibilité pour l’employeur de choisir parmi une plus grande variété de types de doublure de contenant et celle de choisir des produits respectueux de l’environnement) n’a eu aucune incidence sur l’analyse coûts-avantages puisque l’analyse contient déjà des estimations tenant compte de la flexibilité offerte par le changement. Le deuxième changement, modifiant la date d’entrée en vigueur, a effectivement donné lieu à un ajustement de l’année de référence pour la valeur actualisée utilisée dans l’actualisation des avantages et coûts monétisés de 2022 à 2024. Ce changement a mené à des avantages et coûts monétisés supérieurs à ceux présentés dans l’analyse coûts-avantages publiée dans la Partie I de la Gazette du Canada. Ainsi, la valeur actuelle totale des coûts monétisés a changé de 116,6 millions de dollars à 133,5 millions de dollars, alors que la valeur actuelle totale des avantages a changé de 73,5 millions de dollars à 84,2 millions de dollars. Conséquemment, la valeur actuelle des coûts nets a changé de 43,1 millions de dollars à 49,3 millions de dollars.

Avantages et coûts

La valeur actuelle des coûts totaux résultant du Règlement sera d’environ 133,5 millions de dollars sur la période 2024-2033. Ces coûts seront constitués de dépenses d’exploitation supplémentaires pour l’achat de produits menstruels et de coûts d’investissement supplémentaires pour l’achat de distributeurs de produits menstruels et de contenants munis d’un couvercle. Bien que le Règlement n’exige pas des employeurs qu’ils achètent et installent des distributeurs de produits menstruels, on s’attend à ce que les grandes entreprises choisissent d’installer ces distributeurs afin de maintenir les produits dans un état sanitaire. Les employeurs devront également assumer des coûts de main-d’œuvre pour payer leur personnel d’entretien afin d’installer les distributeurs et les contenants munis d’un couvercle, et ils devront payer leur personnel d’entretien pour réapprovisionner le stock de produits menstruels au fur et à mesure de leur utilisation par les employés. Les avantages monétaires découleront de la réduction des dépenses en produits menstruels pour les employés ayant leurs règles. Avec des avantages monétaires de 84,2 millions de dollars, le Règlement entraînera un coût net d’environ 49,3 millions de dollars sur la période d’analyse de 10 ans. Le Règlement entraînera également des avantages qualitatifs, notamment une réduction de l’anxiété et de l’absentéisme.

Cadre analytique

Les coûts et les avantages pour la période de 10 ans entre 2024 et 2033 sont exprimés en dollars canadiens à un taux indexé de 2021 et sont actualisés jusqu’en 2024 à un taux d’actualisation de 7 %. Les impacts sur la fonction publique fédérale (FPF) et le secteur privé sous réglementation fédérale (SPRF) ont été évalués en comparant les coûts et les avantages directs du scénario de référence à ceux du scénario réglementaireréférence 13. Le scénario de référence décrit ce qui est susceptible de se produire à l’avenir si le Règlement n’est pas pris par le gouvernement du Canada, tandis que le scénario réglementaire fournit des informations sur les résultats escomptés du Règlement.

Scénario de référence

Aucun employeur sous réglementation fédérale ne fournit ou n’est tenu de fournir des produits menstruels à ses employés en l’absence du Règlement. Bien qu’il puisse y avoir des exceptions au cas par cas à cette hypothèse, le Programme du travail n’a pas été en mesure de trouver des informations fiables à ce sujet au moment de l’analyse. Dans la mesure où certains employeurs sous réglementation fédérale fourniraient effectivement des produits menstruels à leurs employés, les répercussions ci-dessous seraient quelque peu surestimées.

Les règlements sur la SST actuels exigent que les employeurs fournissent un contenant muni d’un couvercle pour disposer des « serviettes hygiéniques » dans les lieux d’aisances utilisés par les femmes. Dans le scénario de référence, on suppose que cette exigence est entièrement respectée dans tous les lieux d’aisances pour femmes et dans tous les lieux d’aisances non genrés.

Dans la situation de référence, les employés qui manquent de produits menstruels pendant leurs règles doivent trouver des solutions de rechange, ce qui peut inclure de faire appel à leurs collègues, d’acheter les produits dans des magasins voisins ou d’utiliser des produits improvisés comme du papier de toilette. Cela peut entraîner de l’embarras et/ou de l’anxiété.

Scénario réglementaire

Les employeurs sous réglementation fédérale seront tenus de fournir des produits menstruels à leurs employés dans le scénario réglementaire. Bien que le Règlement n’exige pas des employeurs qu’ils achètent et installent des distributeurs de produits menstruels, on s’attend à ce que les grandes entreprises choisissent d’installer ces distributeurs afin de maintenir les produits dans un état sanitaire. On s’attend à ce que les employeurs des petites entreprises fournissent les produits directement à partir de la boîte, plutôt que d’acheter des distributeurs.

Le Règlement exige également l’installation d’un contenant muni d’un couvercle pour jeter les produits menstruels dans chaque compartiment de toilette, dans les lieux d’aisance pour femmes, pour hommes et non genrés. Par conséquent, ces contenants munis d’un couvercle seront ajoutés à tous les compartiments des toilettes pour hommes dans les lieux de travail sous réglementation fédérale à la suite du Règlement.

Puisque les tampons et les serviettes sanitaires seront disponibles directement sur le lieu de travail sous l’entière autorité de leurs employeurs (soit dans les lieux d’aisance ou dans un autre endroit dans le même lieu de travail), les employés pourront avoir accès à des produits menstruels chaque fois qu’ils en ont besoin. En ayant accès aux produits menstruels sur le lieu de travail, les employés pourront éviter l’anxiété et le stress excessifs qui surviennent lorsqu’il leur manque de produits menstruels pendant leurs menstruations, et ceux-ci n’auront plus besoin de quitter le travail pour obtenir ces produits.

Coûts
Coûts d’achat de tampons et de serviettes sanitaires pour les employeurs

Les employeurs devront assumer des coûts de fonctionnement supplémentaires pour fournir des tampons et des serviettes sanitaires dans leurs lieux d’aisance, ou lorsque ce n’est pas possible de le faire, de les fournir dans un autre endroit dans le même lieu de travail placé sous leur entière autorité, qui est accessible en tout temps par les employés et offre un degré raisonnable d’intimité. L’une des plus grandes incertitudes dans l’analyse de ce point est le taux d’adoption parmi les employés, puisque la proportion d’employés qui utiliseront régulièrement des tampons et des serviettes sanitaires fournis par l’employeur est inconnue. En raison des préférences de marque et de qualité, entre autres, il est possible que certains employés continuent à utiliser leurs propres produits menstruels dans le scénario réglementaire. En l’absence de preuves solides à l’appui d’une autre valeur, l’analyse utilise un taux d’adoption de 100 % pour éviter de sous-représenter les coûts associés à cet élément. En d’autres termes, les estimations de coûts reposent sur l’hypothèse que tous les employés ayant leurs règles utiliseront les tampons et les serviettes sanitaires fournis par l’employeur.

Après avoir retiré un sous-ensemble de l’échantillon d’employés ayant leurs règles qui sont censés être enceintes ou en congé de maternité, de paternité ou parental chaque mois pendant toute la durée de l’analyse, la valeur actuelle des coûts totaux associés à l’achat de produits menstruels est estimée à 84,2 millions de dollars.

Coûts d’achat des distributeurs de produits menstruels pour les employeurs

On suppose qu’un distributeur de produits menstruels sera acheté pour chaque lieu d’aisance, quel que soit le sexe, dans tous les lieux de travail qui relèvent de grandes entreprises de compétence fédérale. Avec un coût unitaire supposé de 360 $ pour chaque distributeur de produits menstruels, la valeur actuelle des coûts totaux associés à cet élément est estimée à 35,3 millions de dollars.

Coûts d’achat pour les employeurs de contenants munis d’un couvercle pour y jeter les produits menstruels

Étant donné que la réglementation en vigueur exige déjà l’installation de contenants munis d’un couvercle dans toutes les toilettes pour femmes et dans toutes les toilettes non genrées, l’analyse de cet élément se limite à l’achat d’un contenant de ce type par toilettes pour hommes. Avec un coût unitaire de 38 $ pour chaque contenant muni d’un couvercle, la valeur actuelle des coûts totaux associés à cet élément est estimée à 3,5 millions de dollars.

Coûts pour les employeurs relatifs à la rémunération du personnel chargé d’installer les distributeurs de produits menstruels et les contenants munis d’un couvercle

Les distributeurs de produits menstruels et les contenants munis d’un couvercle décrits ci-dessus devront être installés pour pouvoir être utilisés. Cette installation impliquera le marquage des trous de perçage à l’aide d’un crayon, le perçage d’avant-trous, l’insertion d’ancrages en plastique, puis la fixation des objets à un mur à l’aide de vis, ce qui devrait prendre environ 10 minutes au total par unité. D’après la Classification nationale des professions, les employés qui effectueront cette tâche sont présumés appartenir à la catégorie « Personnel d’installation, de réparation et d’entretien et manutentionnaires ». La valeur actuelle des coûts sur 10 ans associés à cet élément est estimée à environ 1,1 million de dollars.

Coûts pour les employeurs relatifs à la rémunération du personnel chargé de réapprovisionner le stock de produits menstruels avec des tampons et des serviettes sanitaires

L’analyse suppose que les employeurs paieront les membres de leur personnel de la catégorie « Personnel de soutien et autre personnel de services, non classé ailleurs » pour remplir les distributeurs de produits menstruels au fur et à mesure que les employés utilisent les tampons et les serviettes sanitaires qu’ils contiennent tout au long de la période d’analyse. La valeur actuelle totale des coûts pour cet élément est estimée à 9,4 millions de dollars.

Coûts du gouvernement pour la promotion et l’application de la conformité

Pour le gouvernement, il y aura des coûts supplémentaires associés à la promotion de la conformité et à l’application de la loi, mais ces activités seront réalisées à l’aide des ressources existantes du Programme du travail. D’après les consultations internes, ces coûts devraient être négligeables et n’ont donc pas été explicitement modélisés.

Modifications corrélatives du Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires

Les intervenants qui ne se conforment pas au Règlement pourraient se voir imposer des sanctions supplémentaires en raison des modifications corrélatives apportées au Règlement sur les SAP. Cet impact potentiel est hors de portée de l’analyse coûts-avantages.

Avantages
Réduction de l’anxiété et de la honte (avantage pour les employés)

Il est prouvé que le fait de commencer ses règles de façon inattendue sans les produits menstruels nécessaires peut entraîner une anxiété, une honte et un stress temporaires. Par exemple, dans une étude nationale américaine commandée par la Free The Tampon Foundation, 86 % des femmes américaines âgées de 15 à 54 ans ont révélé qu’elles avaient commencé leurs règles de manière inattendue en public sans avoir les produits dont elles avaient besoin. Dans ces situations, 57 % ont indiqué qu’elles se sentaient ou se sentiraient gênées et 43 % se sentaient ou se sentiraient anxieuses/stressées. Une autre étude de Plan International Canada montre que 66 % des femmes ont répondu « oui » à la question suivante : « Avez-vous déjà été prise au dépourvu lorsque vos règles ont commencé? ».

Aux fins de la présente analyse coûts-avantages, des données sur la fréquence annuelle du manque de produits pendant les menstruations sur le lieu de travail seraient utiles, alors que les études citées ci-dessus ne révèlent pas la fréquence à laquelle les répondants ont connu un manque de produits menstruels. Il est possible que les répondantes qui ont répondu « oui » dans ces enquêtes aient vécu cette expérience une seule fois, ou de manière régulière. Néanmoins, malgré le manque d’information sur la fréquence annuelle, ces études montrent toutes deux que le manque de produits menstruels au moment où l’on en a besoin est assez courant, et donc que la mise à disposition de produits menstruels sur le lieu de travail permettra aux employés d’éviter cette expérience désagréable. Il y a environ 470 000 employés qui ont leurs règles, sur un total de 1,3 million d’employés sous réglementation fédérale. Selon l’Enquête sur les projections des professions au Canada, cette population devrait croître à un taux annuel d’environ 1 % au cours de la période d’analyse.

Aucune donnée n’est disponible qui permettrait de quantifier cet avantage. Il est probable que le nombre d’employés qui ont leurs règles et qui ont oublié leurs produits menstruels soit faible. Par conséquent, il est attendu que ces avantages soient relativement faibles. Cependant, une personne a indiqué, pendant la période de commentaires de la Partie I de la Gazette du Canada, que la réduction de l’anxiété sera, pour elle, significative.

Réduction de l’absentéisme et augmentation de la productivité (avantage pour les employeurs)

D’après le sondage Free The Tampon mentionné plus haut, parmi celles qui ont commencé leurs règles de façon inattendue en public sans les produits nécessaires :

Dans le scénario réglementaire, les employés pourront avoir accès à des produits menstruels directement dans le lieu d’aisance au moment où ils en ont besoin. Pour ceux qui auraient quitté le lieu de travail pour se procurer des produits menstruels dans le scénario de référence, cela permettra d’éviter l’absentéisme et d’augmenter la productivité, mais aucune donnée qui permettrait de quantifier ou de monétiser cet avantage n’est disponible. Il est probable que le nombre d’employés qui ont leurs règles et qui ont oublié leurs produits menstruels soit faible. Par conséquent, il est attendu que ces avantages soient relativement faibles. Cependant, un individu a indiqué, pendant la période de commentaires de la Partie I de la Gazette du Canada, qu’il s’était absenté du travail pendant une heure ou plus afin de gérer les conséquences dues au fait qu’aucun produit n’était accessible.

Économies sur les produits menstruels (avantage pour les employés)

La fourniture de produits menstruels dans les lieux de travail de compétence fédérale permettra aux employés qui ont leurs règles de réaliser des économies sur les produits menstruels qu’ils devraient autrement acheter. La valeur actuelle de cet avantage est estimée à 84,2 millions de dollars pour la période d’analyse de 10 ans.

Énoncé des coûts et avantages
Tableau 1 : Coûts monétisés
Intervenants affectés Description des coûts 2024 2025-2032 2033 Total
(valeur actuelle)
Valeur annualisée
Employeurs Achat de tampons et de serviettes sanitaires 10 786 617 $ 67 018 150 $ 6 391 839 $ 84 196 606 $ 11 987 702 $
Employeurs Achat de distributeurs de produits menstruels 33 367 741 $ 1 789 944 $ 170 654 $ 35 328 340 $ 5 029 961 $
Employeurs Achat de contenants munis d’un couvercle 3 348 201 $ 177 073 $ 16 859 $ 3 542 133 $ 504 320 $
Employeurs Installation de distributeurs de produits menstruels et de contenants munis d’un couvercle 1 038 552 $ 55 247 $ 5 263 $ 1 099 062 $ 156 482 $
Employeurs Réapprovisionnement des stocks de produits menstruels dans les lieux d’aisances 1 199 891 $ 7 455 020 $ 711 021 $ 9 365 931 $ 1 333 498 $
Tous les intervenants Coûts totaux 49 741 001 $ 76 495 434 $ 7 295 637 $ 133 532 072 $ 19 011 963 $

Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, la somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués.

Tableau 2 : Avantages monétisés
Intervenants affectés Description des coûts 2024 2025-2032 2033 Total
(valeur actuelle)
Valeur annualisée
Employés Réduction des dépenses liées à l’achat de tampons et de serviettes sanitaires 10 786 617 $ 67 018 150 $ 6 391 839 $ 84 196 606 $ 11 987 702 $

Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Tableau 3 : Sommaire des coûts et avantages monétisés
Impacts 2024 2025-2032 2033 Total
(valeur actuelle)
Valeur annualisée
Coûts totaux 49 741 001 $ 76 495 434 $ 7 295 637 $ 133 532 072 $ 19 011 963 $
Avantages totaux 10 786 617 $ 67 018 150 $ 6 391 839 $ 84 196 606 $ 11 987 702 $
IMPACT NET –38 954 385 $ –9 477 284 $ –903 797 $ –49 335 466 $ –7 024 260 $

Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués.

Impacts qualitatifs

Impacts positifs

Analyse de répartition

Les coûts estimés du Règlement peuvent être ventilés pour montrer la répartition des impacts entre les différents groupes d’intervenants.

Tableau 4 : Coûts monétisés
Industries 2024 2025-2032 2033 Total
(valeur actuelle)
Valeur annualisée
Administration publique centrale 7 148 896 $ 19 523 901 $ 1 862 052 $ 28 534 849 $ 4 062 721 $
Agences 2 046 479 $ 5 393 536 $ 514 397 $ 7 954 412 $ 1 132 529 $
Autre FPF 531 889 $ 385 728 $ 36 785 $ 954 401 $ 135 885 $
Transport aérien 3 292 237 $ 3 316 044 $ 316 201 $ 6 924 482 $ 985 890 $
Transport ferroviaire 2 698 591 $ 7 834 400 $ 747 464 $ 11 280 455 $ 1 606 083 $
Transport maritime 2 178 286 $ 800 688 $ 76 347 $ 3 055 322 $ 435 009 $
Transport routier 4 271 605 $ 5 241 332 $ 499 861 $ 10 012 798 $ 1 425 597 $
Services postaux et pipelines 9 454 674 $ 7 334 086 $ 699 414 $ 17 488 174 $ 2 489 923 $
Banques 12 717 331 $ 14 575 921 $ 1 390 084 $ 28 683 336 $ 4 083 862 $
Aliments pour animaux, farine, semences et grains 799 848 $ 859 104 $ 81 931 $ 1 740 882 $ 247 862 $
Télécommunications et radiodiffusion 3 838 156 $ 7 931 347 $ 756 428 $ 12 525 931 $ 1 783 411 $
Autre SPRF 763 011 $ 3 299 347 $ 314 672 $ 4 377 030 $ 623 191 $
Coûts totaux 49 741 001 $ 76 495 434 $ 7 295 637 $ 133 532 072 $ 19 011 963 $

Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre aux totaux indiqués.

Comparativement à la fonction publique fédérale, le secteur privé sous réglementation fédérale compte plus d’employés, de lieux de travail et de lieux d’aisances. Cela signifie que, dans l’ensemble, les employeurs du SPRF devront assumer relativement plus de coûts permanents liés à l’achat de produits menstruels et relativement plus de coûts initiaux associés à l’achat de distributeurs de produits menstruels et de contenants munis d’un couvercle. Les coûts pour les employeurs du SPRF et de la FPF seront plus élevés au cours de la première année de mise en œuvre puisque c’est l’année où la majorité des coûts initiaux seront engagés. Le graphique à barres suivant illustre cette tendance sur la période d’analyse de 10 ans.

Coûts annuels actualisés (en millions), secteur privé sous réglementation fédérale et la fonction publique fédérale

Coûts annuels actualisés (en millions), secteur privé sous réglementation fédérale et la fonction publique fédérale – Version textuelle en dessous du graphique

Figure Coûts annuels actualisés (en millions), secteur privé sous réglementation fédérale et la fonction publique fédérale - Version textuelle

Le graphique à barres représente les coûts annuels actualisés (en millions) du secteur privé sous réglementation fédérale et de la fonction publique fédérale.

Coûts annuels actualisés (en millions), secteur privé sous réglementation fédérale et la fonction publique fédérale
2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033
Secteur privé sous réglementation fédérale 40,013,738 7,774,083 7,334,950 6,920,622 6,529,698 6,160,857 5,812,851 5,484,504 5,174,703 4,882,403
Fonction publique fédérale 9,727,264 3,842,577 3,625,515 3,420,714 3,227,482 3,045,166 2,873,148 2,710,848 2,557,716 2,413,234
Analyse de sensibilité

Certains employés peuvent continuer à utiliser leurs propres tampons et serviettes sanitaires, bien que les produits menstruels puissent être obtenus auprès de leur employeur à coût nul dans le scénario réglementaire. Alors que le cas central présenté ci-dessus inclut un taux d’utilisation de 100 %, le tableau suivant présente les principaux résultats analytiques correspondant à trois autres taux d’utilisation.

Tableau 5 : Taux d’utilisation et impacts réglementaires estimés
Taux d’utilisation Coûts totaux, VA Avantages totaux, VA Résultat net, VA Résultat net, annualisé
25 % 63 360 169 $ 21 049 151 $ –42 311 018 $ –6 024 137 $
50 % 86 750 803 $ 42 098 303 $ –44 652 500 $ –6 357 511 $
75 % 110 141 438 $ 63 147 454 $ –46 993 983 $ –6 690 886 $
100 % 133 532 072 $ 84 196 606 $ –49 335 466 $ –7 024 260 $

Sur la base de la méthodologie utilisée dans cette analyse, les coûts plus élevés associés à une plus grande utilisation sont largement compensés par les économies supplémentaires réalisées par les employés. La différence ne s’annule pas entièrement en raison des coûts associés au paiement du personnel pour réapprovisionner le stock de produits menstruels dans les lieux d’aisances. La valeur actuelle nette totale change donc légèrement en fonction du choix de ce paramètre.

Lentille des petites entreprises

La majorité des employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale sont des petites entreprises, mais la plupart des employés sous réglementation fédérale travaillent pour de moyennes et grandes entreprises. Ces caractéristiques de la compétence fédérale impliquent que les coûts liés au nombre d’employés, comme le coût pour les employeurs d’acheter des produits menstruels, ont un impact relativement plus important sur les moyennes et grandes entreprises que sur les petites. De plus, bien que l’un des éléments de coût les plus importants du résumé de l’analyse coûts-avantages soit l’achat de distributeurs de produits menstruels, on ne s’attend pas à ce que les employeurs des petites entreprises achètent ces distributeurs dans le scénario réglementaire, étant donné qu’il ne s’agira pas d’une exigence réglementaire. Pour ces raisons, les employeurs des moyennes et grandes entreprises devront assumer la majorité des coûts associés au Règlement.

La possibilité pour les employeurs de fournir des produits menstruels dans d’autres endroits (dans le même lieu de travail) sous leur entière autorité, lorsque ce n’est pas possible de le faire dans les lieux d’aisances, pourrait limiter les impacts négatifs sur les petites entreprises qui peuvent avoir des conditions opérationnelles ou spécifiques au lieu de travail les empêchant de fournir ces produits dans tous les lieux d’aisances.

Le tableau suivant présente la ventilation détaillée des coûts pour les petites entreprises.

Tableau 6 : Coûts monétisés
Description des coûts Valeur annualisée Valeur actuelle
Achat de tampons et de serviettes sanitaires 333 389 $ 2 341 586 $
Achat de contenants munis d’un couvercle 170 982 $ 1 200 906 $
Installation de contenants munis d’un couvercle 32 108 $ 225 513 $
Réapprovisionnement des stocks de tampons et de serviettes sanitaires dans les lieux d’aisances 37 086 $ 260 475 $
Coûts totaux en matière de conformité 573 565 $ 4 028 480 $

Règle du « un pour un »

La règle du « un pour un » ne s’applique pas à ce règlement, car il n’y aura aucun changement en ce qui a trait au fardeau administratif des entreprises.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Le Règlement ne s’applique qu’aux lieux de travail sous réglementation fédérale. Il n’a donc aucune incidence sur la coopération réglementaire.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas nécessaire, car il n’y a pas d’incidences environnementales plus larges.

Analyse comparative entre les sexes plus

Identification de l’enjeu

Une analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) a été effectuée dans le cadre de l’élaboration des modifications à la partie 4 du RSSTA, à la partie IX du RCSST, à la partie 4 du RSSTM, à la partie X du RSSTPG et à la partie VI du RSSTT.

Exiger que les employeurs sous réglementation fédérale fournissent des produits menstruels sur le lieu de travail aura un impact positif sur les employés qui ont leurs règles, y compris les femmes cisgenresréférence 15, les personnes non binairesréférence 16, les hommes transgenresréférence 17 et les personnes intersexesréférence 18. On s’attend à ce que les hommes cisgenres ne soient pas touchés par les modifications, car ils n’ont pas de menstruations. Ci-dessous, une variété d’impacts sont discutés et analysés en fonction de divers attributs des travailleurs, y compris le genre/l’identité sexuelle, les considérations socio-économiques, la géographie, la culture et la religion, l’autochtonie et l’âge, ainsi que d’autres considérations telles que la langue et l’éducation.

Genre/identité sexuelle

Le gouvernement du Canada définit le sexe comme une catégorie biologiqueréférence 19, qui peut être masculine, féminine ou intersexe, et définit le genre comme une identité sociale, notamment en tant qu’homme, femme, ou personne de type non binaire ou bispirituelréférence 20. Le sexe et le genre ne sont pas des termes interchangeables et pour cette raison, il convient de reconnaître que les employés accèdent aux toilettes en fonction de leur expression de genre et non de leur sexe biologique. Ainsi, les personnes transgenres, non binaires et intersexes se sentiront en sécurité d’utiliser les toilettes qui correspondent le mieux à leur genre. Par conséquent, dans le contexte de l’obligation des employeurs sous réglementation fédérale de fournir des produits menstruels sur les lieux de travail, les modifications auront un impact positif, car les produits menstruels seront fournis dans tous les lieux d’aisances sous l’entière autorité de l’employeur, ou lorsque ce n’est pas possible de le faire, dans un autre endroit accessible et offrant un degré raisonnable d’intimité dans le lieu de travail également contrôlé par eux.

Les menstruations sont un fardeau connu pour les femmes cisgenres, les personnes non binaires, les hommes transgenres et les personnes intersexes, car ils sont tenus de gérer leur détresse en plus de gérer leurs règles à leurs propres frais. Les conversations sur les menstruations sont généralement très sexuées et il est supposé que les personnes qui ont leurs règles s’identifient comme des femmes et ont des expériences typiquement « féminines » de leurs règlesréférence 21. Le manque d’accès aux produits menstruels dans les lieux d’aisances pour hommes a soulevé des inquiétudes quant à l’équité des toilettes pour les hommes transgenres et les personnes non binairesréférence 22. De plus, un défi supplémentaire est qu’une salle de toilettes privée est nécessaire pour que la personne puisse s’occuper de ses règles lorsqu’elles arrivent de façon inattendue. Comme les toilettes pour hommes ne sont souvent pas équipées de contenant muni d’un couvercle pour jeter les produits menstruels, cela pose un problème supplémentaire. Par conséquent, afin d’éviter toute inégalité au sein de ce groupe, il est nécessaire de fournir des produits menstruels ainsi qu’un contenant muni d’un couvercle pour jeter les produits menstruels dans les cabinets de toilette pour hommes également. Cela permettra de répondre aux besoins particuliers des personnes non binaires, des hommes transgenres et des personnes intersexuées.

Considérations socio-économiques
Revenu des employés

Le revenu d’un employé est un facteur important qui influence son accès aux produits menstruels. Une étude de fond réalisée par Plan Canada en 2018 a fourni des informations de base sur les menstruations et la santé menstruelle au Canada. L’étude a révélé qu’entre 23 % et 25 % des personnes qui ont des menstruations, et un tiers des femmes canadiennes de moins de 25 ans, avaient du mal à se procurer des produits menstruels en raison de contraintes économiquesréférence 23. Au sein de la compétence fédérale, 5 % des employés ont moins de 25 ansréférence 24. Selon l’étude, un peu plus de 40 % des répondants dont le revenu annuel du ménage se situait entre 40 000 $ et 59 999 $ avaient du mal à s’acheter des produits menstruelsréférence 23. Selon le rapport annuel de 2020 de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, 29 % des femmes gagnent moins de 50 000 $ par an dans les lieux de travail sous réglementation fédéraleréférence 25. Par conséquent, il existe un risque que les employés de juridiction fédérale qui ont leurs règles et qui gagnent des revenus inférieurs soient confrontés à des contraintes économiques qui peuvent les empêcher d’avoir accès à des produits menstruels adéquats. Le fait de fournir des produits menstruels dans les lieux d’aisances sous réglementation fédérale contribuera à atténuer ce risque et à accroître l’accès aux produits menstruels pour les employés à faible revenu.

Géographie

En plus des obstacles financiers, les employés des lieux de travail sous réglementation fédérale peuvent éprouver des difficultés à accéder à des produits menstruels en raison de leur emplacement géographique. On estime que les Canadiens qui ont leurs règles dépensent généralement jusqu’à 6 000 $ au cours de leur vie en produits d’hygiène menstruelsréférence 26. Ceux qui vivent dans des communautés plus isolées, rurales et nordiques peuvent s’attendre à payer le double du prix pour les mêmes produits que ceux que l’on trouve dans les grandes communautés urbaines. Il existe un fossé évident en matière d’accessibilité entre les grands centres urbains et les petites communautés. Par conséquent, les modifications auront une incidence positive sur les employés qui travaillent dans des régions isolées, rurales et nordiques.

Culture et religion

Bien que les employés des lieux de travail sous réglementation fédérale aient une gamme de croyances religieuses et culturelles, les modifications ne devraient pas avoir d’incidence différente sur les travailleurs en fonction de leur religion ou de leur culture. La signification des menstruations varie selon les différents groupes culturels et religieux. Dans certaines cultures et religions, il existe un tabou traditionnel entourant l’utilisation des tampons, par exemple, y compris la croyance que les tampons sont préjudiciables à la santé des femmesréférence 27. De plus, on craint que les tampons soient douloureux et qu’ils brisent l’hymen, qui est encore considéré comme le symbole ultime de la virginité dans certaines culturesréférence 28. Les employeurs sont tenus de fournir au minimum des tampons et des serviettes sanitaires, permettant aux employés de diverses croyances religieuses et culturelles d’utiliser la forme de protection qui leur convient.

Travailleurs autochtones

La disponibilité de produits menstruels aura un impact positif sur les travailleurs autochtones, en particulier ceux qui travaillent dans des régions éloignées où l’accès aux produits menstruels est généralement plus restreint. Par exemple, les personnes qui travaillent à l’extérieur de la ville peuvent avoir plus de difficulté à accéder aux produits, en particulier lorsque l’employé commence ses règles sans que cet employé ait des produits menstruels sous la main.

De plus, selon le rapport annuel de 2020 sur la Loi sur l’équité en matière d’emploi, 34,4 % des femmes autochtones  référence 29 qui travaillent dans des lieux de travail sous réglementation fédérale gagnent moins de 50 000 $ par annéeréférence 25. Par conséquent, exiger que les employeurs sous réglementation fédérale fournissent des produits menstruels aura un impact positif pour les travailleurs autochtones qui ont leurs règles et qui gagnent moins d’argent.

Âge

Chez les Canadiens, les menstruations commencent généralement entre 11 et 14 ansréférence 30 et se terminent autour de la ménopause, qui survient le plus souvent entre 45 et 55 ans, la moyenne se situant autour de 51 ansréférence 31. Compte tenu de l’âge moyen de la transition ménopausique, le Programme du travail a effectué une analyse basée sur les données disponibles et environ 35 % des employés de compétence fédérale sont des femmes de moins de 52 ans, y compris dans le secteur privé, la fonction publique fédérale et les gouvernements autochtones. On prévoit que le fait d’obliger les employeurs sous réglementation fédérale à fournir des produits menstruels sur le lieu de travail sera bénéfique pour les employés de cette tranche d’âge qui ont leurs règles.

Autres considérations
Langue

Il n’y a pas de données disponibles qui soutiennent des résultats différents pour les employés en fonction de la langue dont ils parlent au travail.

Éducation

Il n’y a pas de données disponibles qui soutiennent les résultats différents pour les employés en fonction de leur éducation. L’éducation est liée à des considérations socio-économiques qui sont traitées dans la section précédente.

Résumé

En exigeant que les produits menstruels soient accessibles à tous les employés, quel que soit leur genre, il est prévu que les modifications auront un impact positif sur les employés qui ont leurs règles, y compris les femmes cisgenres, les personnes non binaires, les hommes transgenres et les personnes intersexes. Cela soutient également l’engagement du gouvernement en faveur de l’équité entre les genres. Il est important de souligner l’intersectionnalité des divers attributs des employés qui ont leurs règles. Par exemple, la façon dont une personne gère ses règles est influencée par son identité, son statut socio-économique, sa culture et ses préférences personnelles.

Les modifications devraient avoir un impact positif notable sur les employés qui font face à des contraintes socio-économiques. Les personnes qui ont leurs règles et qui rencontrent des obstacles financiers à l’achat de produits menstruels ont déclaré avoir dû s’absenter du travail en raison du manque de produits. En veillant à ce que les produits soient accessibles à tous les employés, on peut s’attaquer à la discrimination de genre et socio-économique sur le lieu de travail.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Mise en œuvre

Étant donné les commentaires des intervenants, les modifications entreront en vigueur le 15 décembre 2023. Le Programme du travail s’engage à fournir de la documentation d’orientation pour aider les employeurs à se conformer au Règlement et assurer une interprétation claire.

Conformité et application

La conformité aux modifications réglementaires sera assurée au moyen de diverses approches existantes dans le cadre du continuum de conformité. Il peut s’agir d’obtenir une promesse de conformité volontaire. Des directives peuvent également être émises dans les cas où l’employeur n’est pas disposé à fournir une promesse de conformité volontaire. En cas de violations plus graves ou répétées, une SAP peut être imposée en vertu de la partie IV du Code.

Les violations désignées en matière de santé et de sécurité au travail sont énumérées et classées à l’annexe 1 du Règlement sur les SAP. Lorsque des modifications sont apportées à la partie II du Code ou à ses règlements connexes, l’annexe 1 du Règlement sur les SAP doit également être modifiée pour refléter toute mise à jour des obligations ou des dispositions.

Le Règlement sur les SAP précise la méthode utilisée pour déterminer le montant d’une SAP dans une situation donnée lors de l’émission d’un procès-verbal. Le montant de la pénalité de base applicable à une violation varie en fonction du type de personne ou de service soupçonné d’avoir commis une violation et de la classification de la violation.référence 32 Chaque violation désignée est classée comme étant de type A, B, C, D ou E, par ordre croissant de gravité, selon le niveau de risque et/ou l’impact et l’importance de la violation, comme il est indiqué dans le tableau 7.

Si un employé croit qu’il y a une contravention au Code sur son lieu de travail, il peut déposer une plainte auprès de son employeur/superviseur qui doit chercher à répondre aux préoccupations de l’employé. Les plaintes peuvent être déposées en vertu de la partie II du Code auprès d’un agent de santé et de sécurité du Programme du travail uniquement si le processus de règlement interne des plaintes a été suivi et n’a pas permis de résoudre le problème. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le processus de règlement interne des plaintes sur le site Web Canada.ca.

Tableau 7 : Méthode de classification des violations en vertu du Code

TYPE

PARTIE II

A

Liée à des dispositions administratives.

B

Concerne les dangers à faible risque qui peuvent entraîner une blessure ou une maladie mineure nécessitant un traitement médical, mais qui n’entraînent pas de blessures invalidantes.

C

Liée à des dangers à risque moyen qui peuvent entraîner une blessure ou une maladie grave qui empêche un employé d’effectuer efficacement ses tâches régulières.

D

Liée à des dangers à risque élevé qui peuvent entraîner des blessures graves ou la mort.

E

Concerne des dangers immédiats potentiellement mortels ou des dangers connus pour causer des maladies professionnelles latentes. Ces dangers donnent à l’employé peu ou pas de possibilité d’éviter, ou de minimiser, des blessures graves, la mort ou des maladies professionnelles.

Personne-ressource

Duncan Shaw
Directeur principal
Direction du milieu de travail
Programme du travail
Emploi et Développement social Canada
165, rue De l’Hôtel-de-Ville
Place du Portage, Phase II, 10e étage
Gatineau (Québec)
J8X 3X2
Courriel : EDSC.LAB.SST.POLITIQUES-LAB.OHS.POLICY.ESDC@hrsdc-rhdcc.gc.ca